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Les familles chinoises préfèrent un logement à proximité des bonnes écoles

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.08.2018 16h03

« D'accord pour 10,5 millions de yuans (1,45 million de dollars) ! ». C'est le prix étonnant d'un appartement en sous-sol de 91 mètres carrés dans le district de Xicheng, dans l'ouest de Beijing, a rapporté le journal Beijing News plus tôt cette année.

Vous trouvez ce prix choquant ? Alors c'est que vous avez besoin de vous confronter un peu plus à la réalité...

En tant que mère d'un élève d'école primaire, je dirais que 115 006 yuans par mètre carré pourraient même être une bonne affaire si un appartement en sous-sol, comme celui de Xicheng, se trouve à proximité d'une école prestigieuse, comme l'Ecole primaire Huang Cheng Gen et l'Ecole secondaire n° 4 de Beijing.

L'appartement en question a été construit vers 1990. Le prix de vente moyen des appartements neufs à Beijing était de 45 347 yuans par mètre carré en mars, lorsque ce sous-sol a été vendu à un prix beaucoup plus élevé que la moyenne.

Certains n'hésitent pas à payer beaucoup plus cher car il existe une forte corrélation entre la perception et les prix de l'immobilier. Les parents chinois pensent qu'une éducation dans des institutions réputées, de la maternelle à l'université en passant par les écoles primaires, intermédiaires et supérieures, est essentielle pour réussir dans une société de plus en plus compétitive.

Ainsi, prendre de l'avance, sous la forme d'une éducation dans une école très prisée, serait utile. Cela étant dit, nous savons que lorsque la demande est supérieure à l'offre, les prix, y compris ceux des biens immobiliers qui se basent cette fameuse perception, montent, et cela quel que soit leur âge ou leur qualité.

Et les prix montent partout. Un appartement de 29,58 mètres carrés à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, a été vendu pour 3 millions de yuans en novembre dernier. Comme l'a souligné le site Zhejiang Online, c'est 100 000 yuans le mètre carré, et cela à une époque où les nouveaux logements à Hangzhou se vendaient en moyenne à 27 659 yuans le mètre carré. Un appartement similaire dans la même résidence s'est vendu à 83 123 yuans le mètre carré il y a un an.

Les analystes estiment que les modifications apportées aux politiques actuelles pourraient contribuer à alléger la pression exercée sur les parents chinois pour qu'ils achètent des biens situés à des emplacements stratégiques, mais à des prix élevés.

Ils pensent que si les enfants peuvent bénéficier d'une éducation scolaire sans faire la distinction entre le fait que leurs parents soient propriétaires ou locataires d'un logement dans la même localité, la dynamique du secteur immobilier pourrait changer.

Pour que l'accès à l'éducation soit équilibré entre les enfants de parents propriétaires de logements et les enfants de parents locataires dans le quartier, le gouvernement central a choisi 12 villes pour tester une nouvelle politique.

Les écoles de nombreuses villes comme Guangzhou, Shenzhen, Nanjing, Hangzhou et Xiamen accueillent désormais des enfants de parents qui louent un logement dans le quartier. Dans ces villes, il n'est pas nécessaire que les parents soient propriétaires d'un logement se trouvant dans un endroit dépendant d'une école.

Bien que Beijing et Shanghai ne figurent pas sur la liste, la capitale a toutefois publié des règlements garantissant que les enfants de parents vivant dans des logements loués reçoivent une éducation appropriée. De son côté, Shanghai a mis de côté plusieurs parcelles de terrain pour des projets de logements locatifs.

« Pour les parents qui possèdent ou louent un appartement, l'égalité des droits à l'éducation des enfants n'est que le début du changement. Les gens comprendront que l'achat d'un bien immobilier à prix élevé n'est pas le seul moyen d'obtenir une éducation de qualité », a déclaré Yan Yuejin, directeur de l'Institut chinois de recherche et développement E-house, un fournisseur de services d'information et de recherche immobilières basé à Shanghai.

Cependant, la contrepartie des forces du marché est qu'une bonne école attirera des familles aisées qui seront toujours prêtes à payer plus cher pour un bien résidentiel dans le quartier, ce qui fera monter les prix.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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