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La Première ministre britannique ouvre la porte à un report éventuel du Brexit

Xinhua | 27.02.2019 11h25

La Première ministre britannique Theresa May s'est inclinée mardi devant les pressions massives qu'elle subit au Royaume-Uni au sujet du Brexit, et a ouvert la porte à un éventuel report de la date du Brexit.

Devant la Chambre des communes, Mme May a offert aux parlementaires de reporter la date du Brexit au cas où l'accord de retrait qu'elle a négocié avec l'Union européenne (UE) était rejeté au cours du vote prévu dans deux semaines.

C'est la première fois que le gouvernement britannique déclare publiquement envisager un report du Brexit. Selon certains observateurs, cette concession majeure serait avant tout une retraite tactique, qui permettrait à Mme May de gagner du temps.

Dans un contexte de menaces de démissions en masse au sein de son gouvernement et de pression croissante du public et de l'opposition pour organiser un deuxième référendum sur le Brexit, Mme May a par ailleurs proposé au parlement un vote en trois temps sur l'accord de retrait - des propositions qui constituent un changement de cap majeur dans la politique appliquée depuis 2016 par Mme May.

Les parlementaires devront donc voter trois fois à partir du 12 mars. Si Mme May parvient à faire adopter son accord de Brexit dès le premier vote, les votes suivants seront annulés. Si par contre la Première ministre ne parvient pas à faire adopter son accord par la Chambre des communes au terme de ces trois votes, les parlementaires pourront voter pour décider s'il convient de quitter l'UE sans accord ou de reporter l'entrée en vigueur de l'Article 50.

"Je ne souhaite pas un report de l'Article 50", a cependant précisé Mme May après avoir annoncé ces changements.

Les concessions de Mme May, qui surviennent à peine 31 jours avant la date prévue pour la sortie de l'UE, ressemblent pour beaucoup à un effort désespéré pour éviter une révolte au sein de son propre camp conservateur.

Amber Rudd, Secrétaire britannique au Travail et aux Retraites, et plusieurs autres hauts responsables du gouvernement, ont en effet menacé de démissionner dans les prochaines 24 heures si Mme May ne promettait pas clairement aux parlementaires la possibilité de reporter le Brexit en cas de rejet de son accord.

Accusant Mme May de "temporiser" de manière "ridicule et dangereuse", Jeremy Corby, leader de l'opposition travailliste, a quant à lui déclaré au parlement que "l'accord bâclé de la Première ministre n'offrait ni certitude ni garantie pour l'avenir".

L'annonce de mardi, si elle ne garantit pas qu'un report du Brexit aura lieu, rend cependant cette éventualité plus probable.

Suite à des désaccords avec Mme May et son parti au sujet du Brexit, plusieurs anciens députés travaillistes, comme Anna Soubry, Sarah Wollaston et Heidi Allen, ont fait défection pour rejoindre le "Groupe des indépendants", et ne voteront pas selon les directives d'un quelconque parti.

Pendant ce temps, le Procureur général britannique Geoffrey Cox est toujours en pourparlers avec les responsables de l'UE dans le but de réviser la clause du backstop, ou "filet de sécurité", relatif à la frontière irlandaise.

Ces négociations ne devraient cependant déboucher sur aucune révision majeure. Beaucoup s'attendent en conséquence à ce que l'accord de Brexit de Mme May soit à nouveau rejeté, comme il l'avait déjà été en janvier. Mme May avait à l'époque subi le plus grave revers parlementaire d'un Premier ministre britannique à l'ère moderne, les députés ayant rejeté l'accord avec une écrasante majorité de 230 voix.

"Un report n'empêchera pas l'éventualité d'un départ sans accord. La meilleure manière de mettre fin aux incertitudes du Brexit reste de voter pour un accord", a cependant déclaré Mme May au parlement.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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