Dernière mise à jour à 08h36 le 04/03
Le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, a annoncé dimanche que les Etats-Unis envisageaient de former une coalition pour provoquer un changement de gouvernement au Venezuela, ajoutant que son gouvernement ne craignait pas d'invoquer la "doctrine Monroe" dans la question vénézuélienne.
"Nous essayons de rallier des soutiens pour provoquer un transfert pacifique du pouvoir de Maduro à Juan Guaido, que nous reconnaissons comme président", a déclaré M. Bolton lors d'une interview dans l'émission "L'état de l'Union" de CNN.
"J'aimerais voir se mettre en place une coalition aussi large que possible pour remplacer Maduro... C'est ce que nous essayons de faire", a-t-il affirmé.
Interrogé sur la question de savoir si le "soutien américain à d'autres dictateurs brutaux dans le monde sapait la crédibilité" de son argument, M. Bolton a répondu : "Non, je ne le pense pas. Je pense que c'est une affaire bien distincte".
Il a expliqué que l'administration Trump ne craignait pas d'évoquer la "doctrine Monroe" dans le cadre d'une politique vénézuélienne qui se veut particulièrement agressive. La doctrine Monroe est une ancienne doctrine politique américaine, qui appelait à renforcer le leadership des Etats-Unis dans leur hémisphère en intervenant dans la politique intérieure des autres nations de la région.
"Dans cette administration, nous n'avons pas peur d'invoquer la doctrine Monroe. Il s'agit d'un pays situé dans notre hémisphère. Une partie du problème au Venezuela est la forte présence cubaine - entre 20 000 et 25 000 agents de la sécurité cubaine, selon des informations qui sont du domaine public. C'est le genre de choses que nous trouvons inacceptables, et c'est pourquoi nous poursuivons cette politique" au Venezuela, a-t-il affirmé.
Le gouvernement du président Donald Trump a reconnu M. Guaido comme "président par intérim" du pays le 23 janvier, quelques jours après l'investiture du président vénézuélien Nicolas Maduro à un second mandat présidentiel.
En réponse, M. Maduro a suspendu toutes ses relations diplomatiques et politiques avec les États-Unis.
Le département d'Etat américain a révoqué jeudi les visas de 49 individus proches de M. Maduro. Un peu plus tard vendredi, le département du Trésor américain a quant à lui imposé de nouvelles sanctions contre six responsables de la sécurité vénézuéliens proches de M. Maduro.