Dernière mise à jour à 08h14 le 13/03
Federica Mogherini, haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l'Union européenne (UE), a défendu mardi l'accord sur le nucléaire iranien, soulignant la nécessité d'une "solide architecture multilatérale de non-prolifération et de désarmement".
"Notre sécurité collective nécessite une solide architecture multilatérale de non-prolifération et de désarmement. C'est pourquoi l'Union européenne continuera d'œuvrer à préserver l'accord sur le nucléaire avec l'Iran", a déclaré Mme Mogherini au Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'un débat sur la coopération entre les Nations Unies et l'UE.
L'accord sur le nucléaire iranien, conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les six puissances mondiales que sont le Royaume-Uni, la Chine, la France, l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis, constitue à la fois une importante contribution à la sécurité collective et un moyen d'empêcher la prolifération nucléaire, a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis se sont retirés de l'accord sur le nucléaire iranien en mai 2018, et ont par la suite rétabli leurs sanctions contre l'Iran.
"L'architecture mondiale du désarmement et de la non-prolifération est en ce moment remise en question comme elle ne l'a jamais été auparavant. Et c'est pour moi l'un des plus grands paradoxes de notre époque", a indiqué Mme Mogherini.
Une nouvelle course aux armements - et en particulier une course aux armements nucléaires - ne pourra en effet que rendre le monde moins sûr, a-t-elle averti.
Le respect par l'Iran de ses engagements dans le domaine nucléaire a été confirmé par 14 rapports consécutifs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) - l'agence de surveillance nucléaire des Nations Unies - la dernière vérification en date remontant à il y a à peine deux semaines, a ajouté Mme Mogherini.
"Parallèlement à la mise en œuvre de ces engagements par l'Iran, la levée des sanctions liées au nucléaire était un élément essentiel de l'accord. Nous allons donc continuer à travailler pour préserver les bénéfices économiques de la levée des sanctions" pour l'Iran, a-t-elle affirmé.
Mme Mogherini a reconnu que l'UE avait de graves problèmes avec le comportement de l'Iran dans d'autres domaines, à commencer par la question des missiles balistiques, les droits de l'homme et la politique régionale. "Mais sans accord sur le nucléaire, toute discussion avec l'Iran serait beaucoup plus difficile, et non pas plus facile. Le démantèlement d'un accord qui fonctionne ne sera jamais un bon point de départ pour faire avancer nos intérêts collectifs en matière de sécurité", a-t-elle souligné.