Dernière mise à jour à 09h23 le 18/03
La première phase (consultation) du Grand débat national, initié par le président français Emmanuel Macron pour apporter des réponses à la colère des "Gilets jaunes", s'est terminée ce vendredi après deux mois d'échanges sur quatre thèmes relatifs à la fiscalité et les dépenses publiques, l'organisation de l'Etat et des services publics, la transition écologique et la démocratie et la citoyenneté.
Au total, 10.405 réunions locales ont été tenues, 1,4 million de contributions enregistrées sur le site dédié et 16.000 cahiers citoyens collectés selon les organisateurs. Désormais, place aux Conférences citoyennes qui réuniront 70 à 100 citoyens tirés au sort dans chaque région et qui auront pour mission "d'échanger, délibérer et élaborer des propositions argumentées" en se fondant sur les premiers éléments issus du Grand débat national.
"Ce n'est pas pour refaire une réunion d'initiative locale, il y a déjà beaucoup de contributions. L'idée, c'est de retravailler un tout petit peu sur les quatre thèmes du Grand débat, notamment hiérarchiser les propositions", a assuré vendredi Sébastian Lecornu, ministre en charge des Collectivités territoriales et co-animateur du Grand débat.
Ainsi, 18 Conférences citoyennes régionales seront organisées (métropole et cinq Outre-mer) les 15/16 et 22/23 mars. Cette phase de traitement et d'analyse des éléments du Grand débat sera suivie d'un débat parlementaire et d'une allocution du Premier ministre prévus début avril.
Outre les quatre thèmes fixés par le président Macron, des questions relatives au pouvoir d'achat, à l'emploi, à l'éducation ou encore à l'immigration ont émergé lors du Grand débat.
Le gouvernement s'est engagé à prendre en compte tous les avis et propositions exprimés dans le cadre du débat, selon les principes de "transparence, de pluralisme et d'inclusion, de respect de la parole de chacun". La majorité des Français demeurent néanmoins sceptiques.
Selon un sondage Elabe publié à deux jours de la fin du Grand débat, 63% des Français estiment qu'Emmanuel Macron et son gouvernement ne tiendront pas compte des points de vue exprimés à l'occasion du Grand débat national et 55% pensent que celui-ci ne permettra pas d'améliorer la participation des citoyens aux décisions.
Un sondage hebdomadaire Odoxa-Dentsu renseigne aussi que 68% des Français pensent que le Grand débat national ne "débouchera pas sur des mesures utiles pour le pays". Cette enquête indique également que la priorité des citoyens lors du Grand débat reste le pouvoir d'achat, notamment la "réindexation des retraites sur l'inflation, la baisse de la TVA sur certains produits et l'augmentation du SMIC".
M. Lecornu assure pourtant que des réponses concrètes seront apportées. "Le président s'est engagé à bouger sur quatre thèmes (fiscalité, écologie, citoyenneté et organisation de l'Etat), mais aussi sur d'autres comme le pouvoir d'achat, l'emploi ou l'éducation. Une réponse politique précise sera apportée avec des mesures concrètes, opérationnelles, des ajustements, voire des accélérations", a-t-il déclaré vendredi sur la chaîne d'information Cnews.