Dernière mise à jour à 08h58 le 03/04
La haute représentante pour les affaires de désarmement de l'ONU, Izumi Nakamitsu, a averti mardi que le risque d'utilisation d'armes nucléaires pourrait être plus élevé qu'il ne l'a été depuis plusieurs générations.
Les succès en matière de désarmement réalisés depuis la fin de la guerre froide ont désormais pris fin, "à la place, on observe une rhétorique dangereuse sur l'utilité des armes nucléaires et une dépendance accrue à ces armes dans les doctrines de sécurité", a-t-elle fait remarquer.
"Des programmes de modernisation coûteux destinés à rendre les armes nucléaires plus rapides, plus furtives et plus précises ont de fait annoncé l'arrivée d'une course aux armements nucléaires qualitative", a-t-elle souligné lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Traité de non-prolifération (TNP) à l'approche de sa Conférence de révision 2020.
Le TNP, signé en 1968 et effectif depuis 1970, est le seul traité à contenir des engagements légalement contraignants en matière de désarmement nucléaire. Au total 191 États ont rejoint ce traité.
Rappelant les "avantages concrets pour la sécurité" du TNP, la responsable onusienne a fait valoir que celui-ci avait déjà démontré une "durabilité remarquable", mais que celle-ci ne devait pas être considérée comme acquise.
"L'année 2020 qui marquera le 50e anniversaire de l'entrée en vigueur du TNP et le 25e anniversaire de sa prolongation à durée indéterminée, représente une opportunité unique de dégager des progrès concrets pour assurer le maintien de la viabilité du traité", a estimé Mme Nakamitsu.
Elle a appelé les parties à faire preuve de créativité pour assurer "une issue couronnée de succès" de la Conférence de révision 2020.
Depuis 1995, les conférences de révision du TNP ont produit des décisions, des plans d'action, des mesures et des avancées concrètes pour améliorer l'efficacité du processus de révision lui-même.
"En 2020, les Etats parties doivent se demander quelles sont les issues possibles susceptibles d'assurer le succès et de favoriser la mise en oeuvre de ce traité", a estimé Mme Nakamitsu.