Dernière mise à jour à 08h48 le 24/05
Les citoyens britanniques, qui sont parmi les premiers d'Europe à voter pour élire le parlement européen, se rendront jeudi aux urnes pour un scrutin auquel beaucoup n'auraient pas cru devoir participer.
Le processus du Brexit - c'est-à-dire les procédures de l'Article 50, qui ont débuté il y a plus de deux ans maintenant - aurait en effet dû permettre au Royaume-Uni de quitter l'Union européenne (UE) à temps pour lui éviter de participer à ces élections. En raison d'une prolongation imprévue de ce processus, qui ne devrait pas se terminer avant le 31 octobre 2019 selon le calendrier actuel du Brexit, le Royaume-Uni sera cependant tout de même obligé de participer à ce cycle électoral.
Pour les Britanniques, beaucoup de choses paraîtront ainsi inchangées à l'issue de ces élections européennes, comme par exemple le nombre de députés élus au parlement européen. Lorsque le nouveau parlement européen se réunira pour sa session inaugurale, le 2 juillet 2019, le Royaume-Uni disposera comme de coutume de 73 députés, qui jouiront du même droit de vote que depuis le début de leur appartenance à l'UE.
Au mois de juin, les parlementaires britanniques qui auront été élus se lanceront comme leurs homologues européens dans des négociations visant à former des groupements politiques européens. Si les tendances révélées par les derniers sondages se maintiennent, les députés britanniques devraient massivement soutenir le parti anti-européen du Brexit, et auront une influence similaire à celle des députés des 27 autres Etats membres de l'UE.
Si le divorce du Royaume-Uni et de l'UE s'était déroulé comme prévu, Bruxelles aurait réduit le nombre de députés européens de 751 à 705, tandis que 27 des sièges auparavant réservés au Royaume-Uni auraient été redistribués à 14 autres Etats membres. La République d'Irlande aurait par exemple reçu deux nouveaux sièges parlementaires.
Le Royaume-Uni fait cependant toujours partie de l'UE, et pourrait bien continuer à en faire partie jusqu'au 31 octobre. Les députés européens supplémentaires se retrouvent en conséquence sans poste bien défini, et ne devraient pas être invités à Bruxelles avant le départ de Londres, tandis que les députés britanniques entameront leur mandat comme si de rien n'était.
Les représentants britanniques perdront cependant leur statut de députés dès que le processus du Brexit sera achevé. A ce moment, les pays qui devaient initialement recevoir des députés supplémentaires pourront théoriquement faire appel aux candidats suivants sur leurs listes pour intégrer le parlement européen.
Les derniers sondages réalisés avant le scrutin placent le parti du Brexit en tête des intentions de vote britanniques. Un sondage de YouGov publié mercredi prévoit ainsi 37 % de voix pour le parti anti-UE.
Si ces prévisions se confirment dans les urnes, la participation d'un grand nombre d'eurosceptiques britanniques aux élections européennes pourrait avoir d'importantes répercussions sur le fonctionnement du prochain parlement européen.