Dernière mise à jour à 08h35 le 10/06
Environ 3,2 millions d'enfants ont besoin d'aide au Venezuela, a annoncé vendredi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à l'issue d'une visite d'évaluation dans le pays.
"D'après les estimations préliminaires de l'ONU, un enfant sur trois a besoin d'aide pour accéder à des services de nutrition, de santé et d'éducation de base", a déclaré Christophe Boulierac, porte-parole de l'UNICEF lors d'une conférence de presse.
Le porte-parole de l'agence onusienne s'est fait l'écho des conclusions de la Directrice de la communication de l'UNICEF, Paloma Escudero, de retour d'une mission de trois jours dans ce pays d'Amérique latine.
L'UNICEF craint que la situation actuelle au Venezuela ait réduit l'accès des enfants aux services essentiels et accru leur vulnérabilité, effaçant ainsi des décennies de progrès.
D'après les estimations des Nations Unies fondées sur des sources officielles et autres, la mortalité infantile a augmenté de moitié entre 2014 et 2017. Aussi près de 190 cas présumés de diphtérie et 558 cas présumés de rougeole ont été signalés depuis le début de l'année.
Les pénuries provoquent un manque d'accès aux soins de base
Lors de sa mission dans le pays cette semaine, Mme Escudero a discuté des difficultés quotidiennes que rencontrent ceux qui donnent ou reçoivent des soins médicaux avec des mères et des agents de santé dans un établissement de santé situé à la périphérie de Caracas.
"Les personnes à qui j'ai parlé ont dressé un bilan très sombre de la situation sanitaire du pays", a partagé la Directrice de communication.
Selon l'UNICEF, les centres médicaux fonctionnent au minimum de leur capacité à cause de la pénurie de médicaments. Faute de pièces détachées, les unités de santé mobile et les ambulances ne peuvent plus se déplacer. Cette situation est aggravée par le nombre important de médecins, d'infirmières et d'infirmiers qui ont quitté le pays.
Les femmes enceintes, trop jeunes et anémiques pour bon nombre d'entre elles, ont du mal à obtenir les soins nécessaires et doivent désormais apporter leurs propres fournitures obstétriques en arrivant à l'hôpital pour accoucher. A mesure que la pénurie d'essence s'aggrave, elles ne peuvent parfois pas même se rendre dans les centres de santé.
"Pour un pays dont la qualité des soins de santé avait remarquablement progressé pendant des dizaines d'années, la situation est dramatique", a signalé Mme Escudero.