Dernière mise à jour à 09h47 le 20/08
L'année 2018 a été la pire année en cinq ans en matière de violence contre les travailleurs humanitaires, avec au moins 405 victimes répertoriées, a déclaré lundi une responsable de l'ONU.
Ursula Mueller, sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires de l'ONU, s'est exprimée devant la presse à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, qui est célébrée chaque année le 19 août.
Avec 405 victimes dans 35 pays en crise, l'année 2018 constitue en outre la deuxième pire année jamais enregistrée dans ce domaine. Sur les 405 victimes de 2018, 131 ont perdu la vie, 144 ont été blessées et 130 ont été enlevées.
Mme Mueller a attribué cette hausse des violences contre les travailleurs humanitaires à une fragilisation du respect des lois de la guerre à travers le monde, ce qui rend les travailleurs humanitaires "de plus en plus vulnérables, alors même qu'ils sont plus nécessaires que jamais".
En 2019, un total de 156 travailleurs humanitaires ont jusqu'à présent été attaqués dans le cadre de leur travail, dont 57 ont été tués, 59 blessés et 40 enlevés.
"Mais en dépit de ces risques, plus d'un demi-million d'agents humanitaires professionnels continuent à travailler chaque jour pour protéger, sauver ou améliorer les conditions de vie de dizaines de millions de personnes vulnérables", a rappelé Mme Mueller.
Le 19 août a été désigné "Journée mondiale de l'aide humanitaire" par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2008, en mémoire de l'attentat à la bombe qui a pris pour cible la Mission d'assistance des Nations Unies en Irak (MANUI) le 19 août 2003.
L'explosion survenue au Canal Hotel de Bagdad avait alors tué 22 membres du personnel de l'ONU, dont Sergio Vieira de Mello, principal envoyé de l'ONU en Irak.
Depuis lors, a précisé Mme Mueller, plus de 4 500 travailleurs humanitaires ont été tués, blessés, arrêtés, agressés ou enlevés dans l'exercice de leurs fonctions.
Un peu plus tôt lundi, les Nations Unies ont organisé une cérémonie de dépôt de gerbe en hommage aux agents tués lors de l'attaque de 2003.
La cérémonie a eu lieu devant le Mur du souvenir qui se trouve dans le hall des visiteurs de l'Assemblée générale des Nations Unies, où un drapeau récupéré sur les lieux de l'attentat a été encadré et accroché au mur.