Dernière mise à jour à 10h03 le 16/09
La perspective du lancement en Europe par le géant américain des réseaux sociaux Facebook de son projet de cryptomonnaie Libra a paru s'éloigner cette semaine suite à l'opposition publiquement affichée par la France et l'Allemagne.
En marge d'une réunion des ministres des Finances de l'Union européenne à Helsinki, l'Allemand Olaf Scholz et le Français Bruno Le Maire ont ainsi évoqué vendredi dans les médias les risques que pose Libra à leurs yeux.
Les deux hommes ont mis en garde contre les risques "incalculables" qui n'auraient pas été suffisamment pris en compte par ce projet.
"Nous sommes tous deux profondément convaincus que les questions monétaires devraient rester aux mains des gouvernements", a déclaré M. Le Maire pour qui "c'est une question de souveraineté".
Selon les deux ministres, l'Allemagne et la France sont déterminées à "trouver des solutions appropriées pour protéger les citoyens et maintenir la stabilité fiscale".
Un peu plus tôt cette semaine, le ministre français avait prédit que Libra n'aurait aucune chance en Europe.
Outre la souveraineté monétaire, les ministres ont évoqué d'autres sujets tels que la protection contre le blanchiment d'argent, le risque de financement du terrorisme, la protection des données et la possibilité de "développer une crypto-monnaie nationale".
Facebook compte 2,4 milliards d'utilisateurs dans le monde. Des commentateurs avaient noté qu'un tel socle pourrait permettre à Libra de jouer un rôle majeur dans la finance internationale.
En Allemagne, le gouvernement élaborera en septembre une stratégie sur les cryptomonnaies, ont rapporté les médias locaux.
Certaines autorités ont admis que les cryptomonnaies pourraient être autorisées à se développer en tant qu'alternatives aux devises émises par les Etats et leurs banques centrales.