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L'avenir de Benyamin Netanyahou est en jeu dans les élections à venir en Israël

Xinhua | 16.09.2019 10h12

Les Israéliens doivent se rendre aux urnes pour la deuxième fois cette année le 17 septembre, une situation qui ne s'était jamais produite auparavant dans l'histoire de ce pays, en espérant éviter une impasse et parvenir à former un gouvernement.

Près de six millions d'Israéliens sont pourvus du droit de vote pour ces élections législatives.

Il y a cinq mois, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyagou n'a pas été en mesure de former un gouvernement de coalition après avoir été élu à l'issue des premières élections de cette année. Il a dissout la Knesset, Parlement israélien, ce qui a entraîné l'organisation d'un nouveau scrutin.

Lors des dernières élections, le parti Likoud de M. Netanyahou a obtenu 35 sièges sur les 120 que compte la Knesset. Le parti centriste Bleu et blanc, dirigé par Benny Gantz, a également obtenu 35 sièges, ce qui a compliqué la formation d'une coalition gouvernementale, tâche à laquelle a échoué le Premier ministre israélien.

Mais peut-on espérer un changement en quelques mois à peine ? Des changements de personnel ont pu avoir lieu au sein des partis, mais les Israéliens auront-ils changé de bloc idéologique ?

"Ce sera la même chose dans le sens où (l'on obtiendra) deux blocs incapables de former un gouvernement réunissant 61 sièges et dans cette perspective, ce sera très probablement la même chose en termes d'incapacité à produire un gouvernement", prédit Gayle Tal Shir, universitaire membre du département de Science politiques de l'Université hébraïque.

Au cours des dernières élections, Avigdor Lieberman, ancien allié politique de M. Netanyahou, a représenté le principal obstacle à la formation d'un gouvernement de droite.

En tant que chef de file du parti belliciste Israël Beitenou ("Israël, notre foyer"), M. Lieberman était en désaccord avec la politique de M. Netanyahou en matière de relations entre l'Etat et la religion, et il a refusé l'offre de M. Netanyahou d'un poste de ministre de la Défense, poussant le pays à une nouvelle campagne électorale.

M. Lieberman et son parti représentent actuellement un potentiel de huit à dix sièges, ce qui pourrait en faire le faiseur de roi de ces élections. Les deux blocs étant pratiquement de force égale, M. Lieberman offrira probablement ses voix au plus offrant.

"La voix de M. Lieberman sera déterminante pour décider qui aura le plus de soutiens pour le recommander au président", a déclaré M. Tal Shir à Xinhua.

Ces élections, comme les précédentes, constituent dans une large mesure un référendum sur la personne de M. Netanyahou et sur son héritage politique. Le dirigeant du Likoud, qui brigue son 5e mandat de Premier ministre consécutif et qui détient le record de longueur de service à ce poste, a vu sa réputation entachée par des allégations de corruption des dernières années.

L'audiance préliminaire de M. Netanyahou, qui déterminera s'il est inculpé, aura lieu en début du mois d'octobre et pourrait avoir un grand impact sur les négociations de coalition.

Lors de la campagne précédente, M. Netanyahou a affirmé qu'il ne souhaitait pas favoriser une loi qui lui accorderait l'immunité tant qu'il est au pouvoir. Une fois les négociations débutées cependant, l'importance de ce projet de loi pour M. Netanyahou est devenue manifeste.

"Il est clair que M. Netanyahou tente de manipuler le système judiciaire pour être dispensé de son procès", ajoute M. Tal Shir.

Les opinions au sein de la population israélienne restent très partagées.

Hagay Cohen a expliqué qu'il a voté pour le Likoud en avril mais qu'il s'interroge maintenant sur la pertinence de voter, car il est en colère contre le Premier ministre.

Ces nouvelles élections constituent "un gâchis d'argent et je désapprouve l'insistance de M. Netanyahou sur la loi d'immunité", a déclaré M. Cohen.

"Il n'y a pas d'autre option. S'il devait y avoir un gouvernement de gauche, je ne sais pas quel gouvernement ce pourrait être. Je prierai toute la journée du matin au soir", a déclaré pour sa part Rachel, qui votera pour un parti de droite.

"Il n'y a personne d'autre capable de le remplacer", a estimé Eli Yehoshua, un jeune électeur, faisant écho au sentiment de nombreux jeunes électeurs traditionnellement acquis à la droite et qui n'ont aucun souvenir d'Israël sans M. Netanyahou à sa tête.

M. Gantz, principal rival de M. Netanyahou, a déclaré qu'il était prêt à former un gouvernement avec le Likoud mais à condition d'un changement de chef du parti. Les membres du parti Bleu et blanc ont fait campagne avec énergie contre M. Netanyahou en raison de ces allégations de corruption, déclarant qu'ils ne participeront pas à une coalition avec un dirigeant corrompu.

Le Likoud est resté constant dans son soutien à M. Netanyahou, cependant le Premier ministre commence à être perçu comme un fardeau plutôt qu'un atout, et son soutien a marqué des signes de fléchissement progressif ces dernières semaines.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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