Dernière mise à jour à 09h38 le 18/10
La chancelière allemande Angela Merkel a appelé la Turquie à cesser ses opérations militaires en Syrie, dans un discours devant le Bundestag (parlement fédéral allemand) ce jeudi à Berlin.
Cette offensive militaire dans le nord de la Syrie "ne fera qu'apporter de nouvelles souffrances humaines", et causer "un drame humanitaire aux conséquences géopolitiques majeures".
Dans les conditions actuelles, le gouvernement allemand ne peut pas fournir d'armes à la Turquie, a déclaré Mme Merkel, ajoutant qu'elle était satisfaite de savoir que les partenaires européens de l'Allemagne partagent cette opinion.
L'offensive de la Turquie apportera une nouvelle source d'insécurité à la fois à cette région et à l'Europe, au regard de l'organisation terroriste Etat islamique (EI), a fait valoir Mme Merkel, mettant en garde que les succès précédemment obtenus dans la lutte contre l'EI, rendus possibles principalement grâce aux Kurdes, pourraient être "à nouveau réduits à néant".
Les intérêts de sécurité turcs à la frontière syro-turque "ne peuvent pas être assurés par la force militaire mais uniquement par des mesures diplomatiques", a estimé Mme Merkel.
Dans le même temps, la chef de gouvernement a souligné les "efforts humanitaires extrêmement importants" déployés par la Turquie en accueillant 3,6 millions de réfugiés syriens.
Malgré toutes ses critiques, Mme Merkel a indiqué qu'elle continuait de soutenir l'accord turco-européen sur les réfugiés. Grâce aux ressources financières mises à disposition par l'UE à cet effet, les personnes qui ont trouvé refuge en Turquie peuvent mener une "vie digne" et presque tous les enfants syriens en Turquie peuvent aller à l'école.
"Nos relations avec la Turquie sont complexes", a reconnu Mme Merkel. Puisque la Turquie est un voisin de l'Europe et son partenaire au sein de l'OTAN, "la situation dans cette zone, juste à la frontière de l'Europe, nous affecte tous directement", a-t-elle dit.