Dernière mise à jour à 09h11 le 06/01
Selon des analystes, l'assassinat ciblé par les États-Unis du chef de la Force iranienne Al-Qods, Qassem Soleimani, qui a eu lieu en Irak la nuit dernière, aura probablement des conséquences négatives dans la région.
La tension croissante entre l'Iran et les États-Unis a conduit le président américain Donald Trump à donner le feu vert à l'assassinat ciblé de Qassem Soleimani, qui a été tué avec Abou Mahdi al-Muhandis, le commandant d'une milice irakienne, lors de la frappe qui a visé leur véhicule à l'aéroport international de Bagdad.
Le président iranien Hassan Rohani a promis "une vengeance contre ce crime odieux" commis par les États-Unis.
Vendredi matin, le Département d'État américain a émis une alerte à la sécurité, exhortant tous les citoyens américains à "quitter l'Irak immédiatement" en raison des tensions accrues dans la région.
Cette situation tendue entre les deux parties devrait avoir des conséquences négatives sur la région, en particulier en Irak et en Syrie.
"Les scènes de représailles les plus proches sont l'Irak, la Syrie et le Liban", a déclaré à Xinhua Maher Ihsan, un expert politique, écartant cependant la possibilité d'une réaction immédiate.
"Peut-être qu'il n'y aura pas de réponse immédiate, mais ce sera à un stade ultérieur et il pourrait s'agir de représailles similaires à l'assassinat actuel", a-t-il indiqué.
Selon l'expert, ce genre de représailles aura lieu dans les zones de conflit qui sont déjà très sensibles dans la région.
"En conséquence, la région est maintenant vraiment tendue et la situation est particulièrement grave, car il est plus probable que les comptes seront réglés dans cette région", a-t-il affirmé.
M. Ihsan estime par ailleurs que les deux puissances ne s'attaqueront pas comme dans une guerre conventionnelle mais qu'elles utiliseront leurs tactiques de renseignement pour nuire mutuellement aux intérêts de l'autre.
Il a déclaré que Donald Trump a pris cette décision pour se forger un soutien lors des prochaines élections et pour peaufiner son image aux États-Unis.
"Trump veut dire qu'il a tué le chef de l'État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi et liquidé Soleimani. L'effet d'entraînement d'une telle opération se répercutera dans cette région", a-t-il ajouté.
Ahmad Ashqar, un autre expert, a pour sa part noté que Qassem Soleimani jouissait d'une popularité considérable en Iran et que les dirigeants iraniens devront riposter, car ils ont déjà menacé de le faire.
"Nous avons déjà vu de grands rassemblements en Iran condamnant l'initiative des États-Unis et une telle foule en colère ne voudra rien moins que des représailles appropriées", a-t-il affirmé.
De son côté, le gouvernement syrien a également condamné l'assassinat ciblé du général Soleimani, affirmant qu'il constituait une "escalade dangereuse" de la situation dans la région.