Dernière mise à jour à 10h32 le 05/03
En France, la vente de masques de protection est désormais soumise à "prescription médicale" suite à la publication d'un décret sur les réquisitions des stocks, tandis que le nombre de cas de contamination confirmés au COVID-19 a atteint 285 mercredi et que l'inquiétude croît dans le pays à l'approche des élections municipales de 15 et 22 mars prochains.
A l'issue d'un nouveau Conseil de défense consacré à la crise sanitaire liée au coronavirus COVID-19, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a assuré mercredi que la France met "tout en œuvre" pour freiner la progression de l'épidémie. Elle a jugé "malheureusement peu probable" que le pays n'atteigne pas le stade 3 de l'épidémie.
La France, l'un des principaux foyers du coronavirus en Europe, a enregistré jusqu'ici quatre décès, après la mort mardi d'un nonagénaire dans le Morbihan, l'un des trois berceaux importants de propagation de l'épidémie en métropole avec l'Oise et la Haute-Savoie. Un quatrième foyer de contamination a été identifié dans le Haut-Rhin. Des premiers cas ont par ailleurs été rapportés en Guyane.
Jérôme Salomon, directeur général de la Santé au ministère français des Solidarités et de la Santé, a indiqué mercredi soir lors d'un point presse que 285 cas confirmés ont été comptabilisés jusqu'ici, soit 73 de plus que la veille. Quinze personnes se trouvent toujours en réanimation, a-t-il précisé. La proportion de cas où la chaîne de contamination a été remontée est stable, autour de 75%, a-t-il ajouté. Alors que l'inquiétude croît à l'approche du scrutin des 15 et 22 mars prochains lors duquel près de 47,7 millions de Français sont appelés à voter, la porte-parole du gouvernement a affirmé qu'"il n'est absolument pas à l'ordre du jour de repousser les élections municipales".
Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu, et sa ministre de tutelle Jacqueline Gourault, vont "rencontrer dans les tout prochains jours" les associations d'élus locaux pour "échanger sur ce sujet" et mettre en place des "précautions assez simples" et "de bon sens", a-t-elle déclaré.
La vente de masques de protection est désormais soumise à "prescription médicale" suite à la publication, mercredi, d'un décret sur les réquisitions des stocks annoncé la veille par le président Macron. "Les masques sont donnés aux "gens qui sont contaminés ou susceptibles fortement d'être contaminés" ainsi qu'aux "personnels de santé qui sont beaucoup confrontés à des gens potentiellement malades", a déclaré sur France Inter la porte-parole du gouvernement Mme Ndiaye. "Il n'y a pas de risque de pénurie" de masques de protection, a-t-elle affirmé.
Plusieurs milliers de masques de protection et de flacons de gel hydroalcoolique ont été dérobés ces derniers jours dans les hôpitaux publics parisiens et marseillais, ont rapporté les médias nationaux.
Des syndicats de policiers ont exigé mercredi des "équipements de protection" pour se protéger face au coronavirus. Un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire a été convoqué au ministère de l'Intérieur.
La ministre des Armées Florence Parly a de son côté déclaré que "les armées se tiennent prêtes à intervenir si c'était nécessaire" afin de soutenir les services de l'Etat face à l'épidémie de COVID-19.
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a indiqué qu'une "bonne centaine" d'écoles, de collèges et lycées sont fermés, essentiellement dans l'Oise et le Morbihan. Cette mesure impacte "environ 35 000 élèves dans l'Oise", et "9 000 dans le Morbihan".
Depuis le week-end dernier, les rassemblements de plus de 5 000 personnes en "milieu confiné" ont été annulés ou reportés. De nombreux salons professionnels (ceux du livre et du tourisme notamment) n'auront pas lieu. Les compétitions sportives de football, elles, se poursuivent pour le moment.
Le Musée du Louvre, contraint de fermer ses portes depuis dimanche en raison du droit de retrait invoqué par son personnel, a rouvert mercredi midi.
Concernant les conséquences économiques de l'épidémie, le ministre des Finances Bruno Le Maire est monté au créneau mercredi pour demander une réponse "budgétaire européenne si nous nous apercevions d'ici quelques semaines que la croissance de la zone euro est vraiment durement touchée".