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Le taux de chômage élevé aux Etats-Unis est largement dû à une gestion déficiente de la pandémie de COVID-19

Xinhua | 03.06.2020 09h05

Le taux de chômage extraordinairement élevé aux Etats-Unis est en grande partie dû à la mauvaise gestion de la pandémie de COVID-19 par le gouvernement fédéral, a estimé lundi Mark Zandi, un économiste américain chevronné.

Cet économiste en chef à Moody Analytics a noté dans ses analyses que les Etats-Unis ont "pris trop tard la mesure de la menace posée par le virus et ont fini par abandonner la gestion de la crise aux exécutifs des Etats, ce qui a conduit à une réponse disparate qui a été trop lente à se mettre en place".

"Par contraste, dans la plupart des pays d'Asie", a-t-il poursuivi, "la gestion de la crise sanitaire a été beaucoup plus agressive dans les premiers temps, tandis que les tests ainsi que la recherche des contacts ont été plus complets".

En se basant sur la relation entre les infections confirmées et le taux de chômage dans les différents pays, M. Zandi a relevé que chaque tranche de 1.000 infections supplémentaires par million d'habitants a entraîné une augmentation d'environ un point de pourcentage du taux de chômage.

"Cela suggère que si les Etats-Unis avaient simplement connu un taux d'infection conforme à la moyenne des pays, le taux de chômage américain aurait été inférieur de près de trois points de pourcentage en avril", a-t-il souligné.

Lundi, le nombre de cas de COVID-19 aux Etats-Unis a dépassé 1,8 million, soit le plus élevé au monde, selon l'université Johns Hopkins.

Les employeurs américains ont supprimé 20,5 millions d'emplois en avril, ce qui a effacé une décennie de gains depuis la crise financière mondiale de 2008 et a fait grimper le taux de chômage à un niveau record de 14,7%, a indiqué le ministère du Travail le mois dernier.

Mark Zandi a jugé que le taux de chômage réel était plus proche de 20% en avril, après la prise en compte d'une erreur de classification reconnue par le Bureau des statistiques du travail qui a comptabilisé de façon erronée des millions de chômeurs comme étant détenteurs d'un emploi.

Il s'attend à un déclin du chômage de 20% à environ 10% à mesure que les commerces rouvriront, mais il "sera difficile d'imaginer mieux que cela avant la mise au point d'un vaccin".

L'économiste a estimé que la récession due au COVID-19 ne sera terminée que s'il n'y a pas de deuxième vague sérieuse qui viendrait perturber à nouveau les entreprises et que si le Congrès et l'administration Trump se mettent d'accord sur un quatrième plan de sauvetage fiscal avant la Fête du travail le 7 septembre.

"Même si nous avons la chance d'éviter une deuxième vague sérieuse et si nous sommes assez intelligents pour apporter un soutien fiscal supplémentaire, l'économie n'ira nulle part tant qu'il n'y aura pas un vaccin largement distribué et adopté", a-t-il indiqué.

Le ministère américain du Commerce a signalé jeudi dernier que l'activité économique au 1er trimestre s'était contractée à un taux annuel de 5% selon une nouvelle estimation, soit 0,2 point de pourcentage de moins que les prévisions précédentes.

Toutefois, ce chiffre révisé à la baisse ne rend toujours pas pleinement compte des dommages économiques causés par le virus et de nombreux analystes estiment que la baisse au 2e trimestre devrait être beaucoup plus importante.

Les retombées de la pandémie réduiront le poids de l'économie américaine de 7.900 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, selon les nouvelles projections publiées lundi par le Bureau du budget du Congrès.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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