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France : l'Assemblée nationale accorde sa confiance au nouveau gouvernement à l'issue de la déclaration de politique générale du Premier ministre

Xinhua | 16.07.2020 09h21

Le Premier ministre français Jean Castex a prononcé mercredi sa déclaration de politique générale, approuvée par l'Assemblée nationale après plus de deux heures de débat. Les députés ont voté la confiance au gouvernement par 345 voix pour et 177 contre.

Dans un contexte de crise sanitaire, la relance de l'économie est au centre des préoccupations du nouveau gouvernement. Le Premier ministre a ainsi détaillé dans son discours le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé la veille par le président français Emmanuel Macron, pour préserver l'emploi et booster l'économie.

Ce plan préservera ainsi l'emploi "au travers des dispositifs d'activité partielle qui mobiliseront 30 milliards d'euros cette année et encore 8 milliards l'année prochaine", a-t-il indiqué. 700.000 jeunes vont se présenter sur le marché de l'emploi, et "aucun d'entre eux ne devra se trouver sans solution", a-t-il rassuré, annonçant dans la foulée qu'un plan pour la jeunesse serait proposé vendredi aux partenaires sociaux.

Toujours sur volet emploi, M. Castex a confirmé la création d'un dispositif exceptionnel de diminution du coût du travail pour une durée d'au moins un an et la création d'emplois d'insertion annoncés mardi par M. Macron.

Le chef du gouvernement français a également annoncé 40 milliards d'euros pour l'industrie, et l'ambition de relocalisation de certaines d'entre elles. "Nous sommes aujourd'hui trop dépendants de nos partenaires extérieurs et insuffisamment présents sur certains secteurs stratégiques. Nous consacrerons, dans le cadre du plan de relance, 40 milliards d'euros pour que cela change", a-t-il dit.

Selon lui, le soutien "massif" apporté par le gouvernement français aux entreprises depuis le début de la crise, qui "a permis d'éviter le pire", permettra à nouveau "d'engager un travail de reconstruction".

L'écologie, au centre des préoccupations du président Macron figure au cœur du plan de relance qui consacrera 20 milliards d'euros à la rénovation thermique des bâtiments.

"Le gouvernement veut gagner la bataille pour le climat, la protection de la nature et la biodiversité. L'écologie, c'est notre affaire à tous", a dit M. Castex tout en annonçant la mise en place d'un moratoire pour l'installation de nouveaux projets de centres commerciaux dans les zones périphériques en vue de lutter contre l'artificialisation des sols et de promouvoir les circuits courts et les petits commerces.

Outre ces mesures contre la crise économique, le chef du gouvernement veut également relever le défi sanitaire. Selon lui, 6 milliards d'euros d'investissement du plan de relance seront consacrés au système de santé rudement mis à l'épreuve au cours de la crise.

Le nouveau gouvernement va également continuer à jouer la solidarité nationale dans ce contexte difficile pour "éviter une crise sociale majeure et des drames humains et individuels désastreux". Le Premier ministre a décidé dans ce sens de prendre des mesures sociales comme la revalorisation "exceptionnelle" de 100 euros de l'allocation de rentrée scolaire dès septembre, et de renforcer le plan pauvreté lancé par le précédent gouvernement.

Plusieurs annonces ont aussi été faite au plan sécuritaire comme la création des "juges de proximité" pour lutter contre "la petite délinquance et la petite incivilité", et encore "un projet de loi contre les séparatismes" afin "d'éviter que certains groupes ne se referment autour d'appartenances ethniques ou religieuses", a indiqué M. Castex.

Ce discours de politique générale du Premier ministre qui fixe le cap du nouveau gouvernement pour le tournant du quinquennat d'Emmanuel Macron est diversement apprécié par les différentes organisations sociales.

Au sein de l'hémicycle, la feuille de route de M. Castex n'a pas convaincu les partis de gauches.

Ce discours "ne contient pas de propositions innovantes susceptibles de donner l'élan dont notre pays a besoin", a déclaré la présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault. Le secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel a regretté que M. Castex n'ait pas une seule fois évoqué la "question de justice fiscale".

La même réaction est à droite : "on reste sur sa faim, il n'y avait pas l'élan qu'on pouvait espérer avoir", a dit le député des Républicains (LR), Philippe Gosselin.

Cependant, les députés de la majorité ne partagent pas ces critiques, invitant les opposants à savoir "se réunir quand l'intérêt général est en jeu". "Notre république a besoin de ce courant démocrate qui surmonte les divisions", a dit le député Patrick Mignola du Mouvement démocrate (MoDem), membre de la majorité présidentielle.

Du côté des syndicats, la CGT ne cache pas sa déception. Dans un communiqué publié sur son site, les syndicalistes dénoncent "la poursuite des cadeaux aux entreprises et particulièrement aux grands groupes" et le manque de mesures pour "les bas salaires".

L'association des Familles rurales à quant à elle salué la revalorisation de l'allocation de la rentrée. "C'est très important dans une situation où les familles ont tendance à perdre du pouvoir d'achat", a déclaré sur Franceinfo, Dominique Marmier, président de la fédération nationale de Famille rurale.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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