Des scientifiques américains accusent l'administration Trump de dénigrer "l'expertise scientifique"

Plus de 1.200 scientifiques américains ont signé une lettre ouverte accusant l'administration Trump de dénigrer "l'expertise scientifique", alors que le gouvernement américain minimise la menace de la pandémie de COVID-19.

Elle a rapidement recueilli des signatures pendant l'épidémie car les scientifiques ont été témoins de l'incapacité et du sectarisme du gouvernement à faire face à la crise du nouveau coronavirus, a rapporté lundi le journal britannique The Guardian.

Cherchant à "rétablir une politique gouvernementale fondée sur la science", la missive a commencé en 2016 en réponse au refus de l'administration Trump d'accepter l'avis des climatologues et à l'initiative du retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, selon le site Internet sur lequel elle est consultable.

Ses auteurs reprochent à l'administration Trump de "dénigrer l'expertise scientifique et de harceler les scientifiques", avertissant que "le rejet des preuves scientifiques dans la formulation des politiques a affecté de vastes domaines des sciences sociales, biologiques, environnementales et physiques".

En septembre 2016, 378 scientifiques avaient signé la lettre et ce nombre est passé à plus de 1.000 en avril 2018, selon The Guardian.

Les récentes mesures prises par le gouvernement américain pour faire face à la pandémie, dont sa tentative d'un blocage du financement des tests et du traçage du virus ainsi que ses attaques contre les directives du Centre de contrôle et de prévention des maladies pour la réouverture des écoles, ont poussé davantage de scientifiques à apporter leur signature.

"Pratiquement chaque semaine, on entend parler de scientifiques licenciés ou délocalisés et de postes clés non pourvus", a déclaré Ray Weymann, astrophysicien et co-organisateur de la lettre ouverte, cité par The Guardian.

"Au cours des deux dernières années, ce sentiment s'est davantage renforcé et a été réellement mis en évidence par la pandémie", a-t-il confié au journal.