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Les États-Unis annoncent des sanctions sur l'Iran, leur action unilatérale à l'ONU largement rejetée

Xinhua | 22.09.2020 09h13

Les États-Unis ont annoncé lundi de nouvelles sanctions et de nouvelles mesures ciblant des personnes physiques et morales liées aux programmes d'arment nucléaires et conventionnels de l'Iran, une initiative destinée à renforcer l'activation autoproclamée par les États-Unis du mécanisme de "snapback" auprès des Nations unies, une activation que la majeure partie de la communauté internationale se contente d'ignorer.

Le président Donald Trump a indiqué avoir émis un décret imposant des sanctions et des contrôles d'exportations sur plus de vingt personnes physiques et morales "qui soutiennent les activités nucléaires, de missiles, et d'armes conventionnelles de l'Iran".

"Le décret que je publie aujourd'hui bloque les avoirs, et les intérêts économiques, aux États-Unis de ceux qui contribuent à la fourniture, à la vente ou au transfert d'armes conventionnelles depuis ou vers l'Iran, ainsi que de ceux qui fournissent des formations techniques, des aides financières, des services ou toute autre forme d'assistance pour ces armements", a déclaré M. Trump dans un communiqué de la Maison Blanche.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a rejeté ces sanctions américaines comme "rien de nouveau", rapportent les médias américains.

"Les États-Unis ont exercé toutes les pressions qu'ils pouvaient (exercer) sur l'Iran. Ils espéraient que ces sanctions mettraient notre population à genoux. Cela n'a pas été le cas", a déclaré M. Zarif lors d'une réunion de cercle de réflexion.

Cette nouvelle mesure survient peu après que l'administration Trump a affirmé samedi que toutes les sanctions adoptées au niveau des Nations Unies à l'égard de l'Iran avant 2015 étaient revenues en vigueur en application du mécanisme de "snapback" (rétablissement des sanctions) stipulé dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU définissant l'accord sur le nucléaire iranien.

Les États-Unis ont déclaré unilatéralement le 20 août l'application du mécanisme de rétablissement des sanctions après l'échec et l'isolement de sa demande à l'ONU de prolongation de l'embargo sur les armes à l'encontre de Téhéran, embargo qui doit expirer le mois prochain.

Toutefois, une majorité écrasante des membres du Conseil de sécurité a estimé que les États-Unis n'avaient aucun droit d'invoquer le mécanisme de snapback car ils ne sont plus participants à l'accord sur le nucléaire iranien dont ils se sont retirés en mai 2018.

Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, a écrit dimanche une lettre au président du Conseil de sécurité et secrétaire général de l'ONU exprimant son opposition à l'annonce unilatérale des États-Unis d'une réactivation des sanctions contre l'Iran à dater de ce samedi.

Dans sa lettre, M. Zhang a fait valoir que les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement en mai 2018 du Plan d'action global conjoint (JCPOA), l'accord international sur le programme nucléaire iranien, et qu'ils n'étaient donc plus participants à cet accord. Par conséquent, les États-Unis n'ont pas la légitimité pour demander au Conseil de sécurité d'activer le mécanisme de rétablissement des sanctions.

Le Haut représentant de l'Union européenne aux affaires étrangères et à la politique de sécurité, Josep Borrell, a démenti dimanche l'annonce unilatérale des États-Unis concernant la réactivation des sanctions de l'ONU à l'encontre de l'Iran.

Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018 et par conséquent "ne peuvent pas initier le processus de réactivation des sanctions de l'ONU en application de la résolution 2231 du Conseil de sécurité", a dit Josep Borrell.

Dans un communiqué publié dimanche, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué qu'affirmer que les sanctions de l'ONU à l'égard de l'Iran ont été réactivées revenait à "prendre ses rêves pour des réalités", appelant les États-Unis à "avoir le courage de faire enfin face à la réalité et de cesser de parler au nom du Conseil de sécurité de l'ONU".

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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