Dernière mise à jour à 18h03 le 01/10
Le président français Emmanuel Macron a été philosophe mercredi en appelant à des efforts mondiaux pour inverser la perte de biodiversité, disant de cette dernière qu'elle constituait l'assurance-vie des humains.
La protection de la nature soulève la question éthique fondamentale de la protection des êtres humains. Avant tout, la protection de la biodiversité est la protection des écosystèmes, a-t-il déclaré au Sommet de l'ONU sur la biodiversité.
Il a affirmé ne pas croire que le droit de toute autre être vivant soit plus élevé qu'un droit humain et ne pas croire non plus à l'efficacité de la préservation des droits de l'Homme sans la préservation des écosystèmes dans lesquels nous vivons. Pour lui, c'est la base philosophique et éthique de cette bataille pour la biodiversité. C'est pourquoi ce nouveau défi doit être l'occasion d'un réveil collectif.
Les scientifiques alertent depuis longtemps sur les risques d'apparition de nouvelles maladies infectieuses dues à la déforestation et au braconnage des espèces sauvages, en montrant les liens très étroits entre la santé humaine, animale et environnementale. La pandémie de COVID-19 rappelle que la biodiversité est l'assurance-vie des humains. Lorsqu'elle est affaiblie, notre sécurité sanitaire et économique est en jeu, a-t-il averti.
Le président français a souligné la nécessité d'intensifier la lutte contre la criminalité environnementale et de mettre définitivement un terme à toutes les activités illégales qui mettent en danger la nature, détruisent les écosystèmes, alimentent la corruption, entravent le développement de l'état de droit et, en fin de compte, sapent le développement durable de l'humanité.
Il a également appelé à la transformation des modèles actuels de production, de commerce et de consommation, car il est illusoire de penser que le développement des sociétés peut être fondé sur un modèle de production qui détruit les êtres vivants et donc, en fin de compte, notre santé et notre prospérité communes.
Il a appelé à un investissement public pour permettre cette transformation. Le plan de relance français consacrera plus d'un milliard d'euros (1,17 milliard de dollars) à la biodiversité et à la lutte contre la dégradation des sols, a-t-il annoncé.
Si 2020 a été l'année de la prise de conscience, 2021 doit être l'année de l'action, a noté le président français.
La France se mobilisera pour l'adoption d'un nouveau cadre stratégique mondial ambitieux en faveur de la protection de la biodiversité lors de la conférence des Nations Unies à ce sujet qui se tiendra l'année prochaine à Kunming, en Chine, a-t-il dit.
A l'instar de l'Accord de Paris sur le changement climatique, nous aimerions que cet accord comprenne des engagements quantifiés et mesurables, ainsi qu'un mécanisme clair de mise en œuvre et de responsabilité, a souhaité M. Macron.
Dans cet esprit, la France s'est déjà fixé des objectifs ambitieux en prenant la tête, aux côtés du Costa Rica, d'une coalition visant à protéger 30% des espèces terrestres et maritimes de la planète au cours de la prochaine décennie, dont 10% bénéficieraient d'une protection renforcée, a-t-il expliqué.
Le président français a invité tous les Etats à rejoindre cette coalition et a affirmé sa détermination à mobiliser la communauté internationale au plus haut niveau ainsi qu'à délivrer pour la première fois un message d'ambition commune en réponse aux trois défis que sont la crise climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des terres.