Dernière mise à jour à 16h23 le 30/09
Selon James Kimonyo, ambassadeur du Rwanda en Chine, qui s'est dit fasciné par la diffusion en direct (streaming), notamment le commerce électronique, celle-ci permet de connecter les produits.
Soulignant avoir participé dans les deux derniers mois à 5 sessions de diffusion en direct qui couvraient le café, les piments et le tourisme, l'ambassadeur s'est dit particulièrement intéressé par le rythme auquel les produits ont été vendus.
Photo fournie par l'ambassade du Rwanda en Chine
« Il y a un enthousiasme avec lequel les consommateurs achètent ces produits, surtout pour les gens qui nous aident dans la diffusion en direct et qui sont populaires. C'est si fascinant de voir comment les choses peuvent aller vite. Un seul chiffre peut tout résumer : 3 000 paquets de café ont été vendus en une seconde. Ce streaming en direct était nouveau pour moi, mais j'en ai tiré une très bonne expérience », a déclaré James Kimonyo.
Mieux, il a noté que « la diffusion en direct connecte les produits. Et nous prévoyons de participer à davantage de ces événements car ils nous ont permis de vendre intégralement les produits au nom de nos agriculteurs. Nous pourrions avoir une diffusion en direct et nous rendre dans le reste du monde ».
Il a indiqué dans ce sens, qu'à l'avenir, le Rwanda espère établir une coopération avec les institutions nationales et provinciales chinoises, ainsi que les entreprises privées chinoises, pour promouvoir davantage de nouveaux produits rwandais.
Photo fournie par l'ambassade du Rwanda en Chine
« Nous voulons travailler ensemble dans le marketing et faire en sorte que le café rwandais soit connu des consommateurs chinois », a-t-il dit.
Face à la pandémie de COVID-19 qui a affecté la mobilité et impacté négativement les activités et les exportations du Rwanda, James Kimonyo a indiqué que grâce aux plates-formes de commerce électronique, le problème a été atténué dans une certaine mesure.
« Et si le gouvernement continue d'appliquer des mesures préventives comme l'a fait la Chine en termes d'application de mesures de prévention, de contrôle très efficaces et de commerce électronique, nous pouvons continuer à prospérer », a dit l'ambassadeur. Dans ce sens, il a déclaré que le Rwanda essaie « définitivement » d'apprendre de ce que la Chine a fait.
« Vous comprenez, il n'y a pas longtemps, la Chine luttait comme beaucoup de nos pays. Mais en l'espace de quatre décennies, la Chine a changé », a ainsi souligné l'ambassadeur. « Nous voulons savoir comment la Chine a pu appliquer la technologie pour transformer son économie, développer ses industries qui ont fait d'elle le plus grand pays exportateur du monde.
Photo fournie par l'ambassade du Rwanda en Chine
Lors de la visite du président Xi Jinping au Rwanda en 2018, la Chine et le Rwanda ont signé un mémorandum d'accord sur la coopération en matière de commerce électronique. « La même année, le géant chinois du commerce électronique Alibaba et le gouvernement rwandais ont lancé l'eWTP (Electronic World Trade), la plate-forme électronique de commerce mondial d'Alibaba, qui fait du Rwanda le premier pays africain à lancer celle-ci. Cela signifie beaucoup pour nous », a rappelé M. Kimonyo, avant d'ajouter qu'au cours des deux dernières années, les exportations du Rwanda ont été stimulées par la plate-forme. Pour exemple, il a confié que les exportation de café ont à elles seules augmenté de 40% juste après la signature de l'accord de partenariat.
L'ambassadeur a ajouté que le Rwanda espère disposer d'un capital humain suffisant pour développer son économie numérique. En outre, « certaines start-ups au Rwanda essaient de travailler sur les technologies (numériques) et elles apprennent de ce que fait la Chine pour faire partie de l'économie numérique.
« Nous voulons voir comment cela se passe, essayer aussi d'apprendre comment fonctionne le système de paiement mobile chinois. Nous essayons aussi d'initier, d'orienter les jeunes dans l'utilisation des technologies. Nous avons déjà 22 jeunes qui étudient à temps plein en Chine à Hangzhou pour obtenir un diplôme de commerce électronique. Et d'autres étudiants rejoindront cette formation bientôt, a-t-il ajouté.
Rappelant aussi que, selon le rapport Doing Business 2019 de la Banque mondiale, le Rwanda se classe au 29e rang mondial et au deuxième en Afrique, l'ambassadeur a expliqué que le gouvernement rwandais a entrepris des réformes globales pour créer un environnement propice aux affaires.
Photo fournie par l'ambassade du Rwanda en Chine
« Par exemple, au Rwanda, la création d'une entreprise ne prend que six heures et de nombreuses procédures peuvent être terminées en ligne. Alors que la Chine et le Rwanda continuent de renforcer leur coopération économique, le Rwanda espère attirer davantage d'investisseurs chinois », a-t-il souligné. « Nous avons développé beaucoup de parcs industriels et nous attendons des entreprises chinoises qu'elles investissent au Rwanda dans les domaines de l'énergie, des infrastructures, des produits pharmaceutiques et de la fabrication.
Précisant enfin que 70% de la population rwandaise vit de l'agriculture il a confié que « nous voulons également investir dans l'agriculture depuis tant d'années. Maintenant nous voulons voir des capitaux privés venir en termes d'agriculture commerciale ». L'ambassadeur a en outre dit espérer que les entreprises chinoises pourront investir dans le secteur tertiaire du Rwanda, comme les services et le tourisme.
Par Amadou DIOP, journaliste au quotidien national "le soleil"/ Sénégal