(COVID-19) France : le président du Conseil scientifique appelle à un couvre-feu plus tôt ou un reconfinement

Alors que le nombre de contaminations au COVID-19 en France a atteint un nouveau record de plus de 52.000 cas en une journée, le président du Conseil scientifique a appelé lundi sur la radio RTL à un couvre-feu plus tôt ou un reconfinement.

Selon Jean-François Delfraissy, le gouvernement a devant lui deux stratégies au choix. Il s'agit soit d'"aller vers un couvre-feu plus massif à la fois dans ses horaires et dans son étendue, également mis en place par exemple le week-end", soit d'appliquer "un reconfinement immédiat".

"Plus on prendra des mesures rapidement, plus le niveau de ces mesures aura une certaine forme d'efficacité", a déclaré le président du Conseil scientifique, évoquant une situation sanitaire "très difficile, voire critique".

"Il y a probablement plus de 50.000 cas par jour. Le Conseil scientifique estime que l'on est plutôt autour de 100.000 cas par jour (...) On a un virus qui circule de façon extrêmement rapide," a-t-il expliqué, ajoutant qu'il était "surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 15 jours".

Pour M. Delfraissy, si un reconfinement est mis en place, il devra être "moins dur que celui du mois de mars (...) permettant à la fois le travail, qui doit s'accentuer en télétravail, et permettant également de conserver une activité scolaire et une activité économique".

"Il pourrait être de courte durée s'il était mis en place maintenant et serait suivi de conditions de déconfinement très particulières, en passant par un couvre-feu", a-t-il ajouté.

Pour Eric Caumes, chef du service infectiologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le reconfinement est inévitable. "Le virus est tellement présent parmi nous que là, je pense qu'aujourd'hui on n'a plus le choix, il faudrait reconfiner", a-t-il déclaré lundi sur Franceinfo.

"On a perdu le contrôle de l'épidémie il y a quelques semaines déjà", a-t-il expliqué, précisant que le couvre-feu "n'est pas une méthode dont on connaît l'efficacité sur le plan épidémiologique".