Dernière mise à jour à 09h30 le 19/01
Les élus français s'inquiètent de l'insuffisance de doses de vaccin contre le COVID-19, due aux retards de livraison du vaccin de Pfizer-BioNTech au niveau européen, alors que la vaccination s'est élargie ce lundi à toutes les personnes âgées de plus de 75 ans en France.
Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d'Ile-de-France a qualifié l'avancée de la campagne de vaccination en Ile de France "d'ubuesque" ce lundi sur Radio Monté-Carlo (RMC). Aujourd'hui, il y a 107 centres de vaccination en Ile-de-France, auxquels on avait promis des milliers de doses chaque semaine, avant de les rappeler ce week-end pour dire que ce ne sont plus "des milliers de doses", mais "quelques centaines", a-t-elle expliqué.
Ce changement de dernière minute oblige à "déprogrammer les rendez-vous", a indiqué Mme Pécresse.
Anne Hidalgo, la maire de Paris a également signalé sur BFMTV la pénurie de doses de vaccin dans sa ville. "Aujourd'hui, nous sommes sur 10.000 doses par semaines pour les plus de 75 ans. Or cela ne correspond pas au volume réel sur Paris. On a 172.000 Parisiens âgés de plus de 75 ans", a-t-elle indiqué.
A ce rythme -10.000 doses par semaine -, il faudrait environ huit mois pour arriver à vacciner uniquement les plus de 75 ans, a souligné Mme Hidalgo, précisant que la répartition des vaccins se faisait au prorata de la population de chaque territoire, à l'exception des 50.000 doses de vaccin Moderna, qui étaient réparties dans les zones où "l'épidémie est la plus virulente".
Les autorités françaises ont expliqué cette insuffisance par les retards de livraison du vaccin, dus aux travaux de rénovation de l'usine de Pfizer à Puurs en Belgique. "Tout le monde est un peu inquiet, quand on nous annonce un ralentissement de la production, mais ça va arriver", a indiqué ce lundi sur Sud radio Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre français.
Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, il y a eu des discussions avec Pfizer au niveau européen et, un calendrier de livraison a été retenu. "Le calendrier prévoit une baisse de livraison de 140.000 doses cette semaine, et à partir de la semaine prochaine, nous aurons 520.000 doses chaque semaine", a-t-elle précisé sur Cnews lundi.
C'est tous les pays européens qui sont confrontés à ce retard de livraison, a affirmé le ministre français de la Santé Olivier Véran. "Nous sommes en flux tendu (...) l'enjeu c'est d'avoir suffisamment de doses pour vacciner tous les Français", a-t-il expliqué. M. Véran a toutefois assuré que la France avait de quoi vacciner 2,4 millions de personnes d'ici à la fin du mois de février.
Selon un dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour France Info et Le Figaro, publié le jeudi 14 janvier, 56% des Français veulent désormais se vacciner contre le COVID-19, soit 14 points de plus que le précédent sondage publié le 23 décembre, dans lequel 58% des Français assuraient ne pas vouloir se faire vacciner.
D'après les chiffres publiés par le ministère français de la Santé, 422.127 personnes ont reçu la première dose de vaccin en France à la date du 17 janvier.