Dernière mise à jour à 08h46 le 20/04
Le président tchadien Idriss Déby, candidat à sa propre succession, a remporté la majorité absolue au premier tour de l'élection présidentielle du 11 avril, selon les résultats provisoires proclamés lundi soir par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
M. Déby a obtenu 3.663.431 voix soit 79,32% des suffrages exprimés, et le taux de participation était de 64,81%, selon la CENI. Il revient au Conseil constitutionnel tchadien de valider sa réélection dans les prochains jours.
Le scrutin présidentiel s'est déroulé dans un contexte politique et sécuritaire tendu, rappellent des observateurs locaux.
Après la publication de la liste des candidats début mars, trois candidats de l'opposition ont annoncé leur retrait du processus électoral dont Saleh Kebzabo, opposant historique arrivé second à la présidentielle de 2016. Il a appelé au boycott de l'élection et à une alternance du pouvoir.
A noter qu'en fin de journée du 11 avril, des rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), une rébellion armée basée en Libye voisine, a fait une incursion dans la province du Tibesti, au nord du Tchad.
Samedi dernier, des combats violents ont opposés le FACT à l'armée tchadienne dans la province du Kanem (ouest), à environ 300 kilomètres au nord de la capitale N'Djamena. Selon un bilan officiel ce lundi, au cours des combats, plus de 300 rebelles et cinq éléments de l'armée tchadienne ont été tués.
Ce lundi, la sécurité s'est renforcée à N'Djamena avec le déploiement des chars dans certaines positions stratégiques. Le gouvernement a appelé la population au calme, affirmant qu'"il n'y a aucune menace particulière à craindre".
Dans ce contexte tendu, plusieurs partis d'oppositions et des organisations de la société civile ont appelé les belligérants au cessez-le-feu et demandé au gouvernement l'ouverture d'un dialogue national inclusif pour apaiser les tensions.