Selon Jiang Yanying, professeur à la faculté de stylisme de l'Institut des beaux-arts relevant de la Minzu University of China, un bon styliste regorge non seulement d'idée grandioses, mais aussi, de clients. De surcroît, il doit aussi faire passer son patrimoine culturel, qui donnera nécessairement plus de vitalité à une tenue.
Dans son métier d'enseignant, Jiang Yanying constate au quotidien que ses étudiants vouent généralement une préférence pour les modèles occidentaux, mais n'apprécient guère les éléments traditionnels chinois. Elle leur a cependant proféré quelques conseils : « En tant que Chinois, vous devez vous appuyer sur la culture de la nation et vous en inspirez. Vous retiendrez ainsi l'attention du monde occidentale. »
Lors de la Semaine internationale de la mode de Chine, qui s'est tenue cette année à Beijing, Jiang Yanying a aidé ses étudiants à confectionner une collection ayant pour thème la culture de Deyang (ville du Sichuan), collection qui a rencontré un franc succès. Nombreux sont les spectateurs qui, après le défilé, ont demandé où ils pouvaient acheter ces vêtements. Grâce à ce premier essai, les étudiants ont compris l'importance d'imprégner leurs créations de la culture locale et ont gagné en confiance en eux.
Jiang Yanying a raconté : « De nos jours, la compétition est rude au sein de la société. Certains étudiants pensent qu'ils n'auront pas la chance de devenir styliste après l'obtention de leur diplôme. Mais s'ils démontrent la volonté de présenter la culture chinoise, ils seront capables de réaliser leurs rêves. Il me semble que la culture chinoise dont ils ont hérité leur servira de source d'inspiration pour leur art. »
Pendant longtemps, l'industrie textile en Chine s'est principalement développée autour des commandes étrangères, entravant l'évolution d'une esthétique vestimentaire propre à la Chine. Le mot se passait que « la Chine ne conçoit pas d'habits ». Cependant, les stylistes internationaux ont de plus en plus prêté attention aux éléments arrivant tout droit de l'Orient, tels que les motifs traditionnels, les tissus et les méthodes de fabrication chinois.
Tang Jianxi fait remarquer que plusieurs marques chinoises ont délibérément copié leurs partenaires étrangers, et certains marchants essaient de vendre des contrefaçons. Peut-être ont-ils pu réaliser un profit à court terme, mais cela ne dure jamais très longtemps. « Ils ont sous-estimé le discernement du beau dont sont capables les consommateurs chinois. »