L'usage du régulateur ou du limiteur de vitesse a un impact sur la vigilance des automobilistes, selon une récente étude réalisée par le centre d'investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l'université de Strasbourg.
Cette étude, dirigée par le professeur André Dufour, est destinée à mesurer les effets de l'usage du régulateur et du limiteur de vitesse sur la vigilance et les comportements de conduite.
L'étude révèle "une détérioration des capacités attentionnelles, et donc de réaction face au danger", qui se manifeste sous deux aspects ayant des causes distinctes: une moins bonne insertion dans le trafic et une diminution de l'état d'éveil lorsque le régulateur de vitesse ou, dans une moindre mesure, le limiteur est utilisé".
Ce qui a pour conséquences une "moins bonne maîtrise des dépassements, un contrôle plus aléatoire des trajectoires et l'allongement des temps de réaction", ont estimé les auteurs de l'étude.
"C'est notamment lors des dépassements que se manifestent certains comportements à risque, en raison d'une vitesse plus difficile à moduler: la régulation automatisée de la vitesse incite en effet les conducteurs à rester plus longuement sur la voie de dépassement et à se rabattre moins fréquemment sur la voie de droite.".
L'étude met également en évidence "une maîtrise plus aléatoire de la trajectoire rectiligne du véhicule en cas d'utilisation du régulateur ou du limiteur".
Surtout, selon l'étude, "la capacité de réaction, notamment en situation d'urgence, est également sensiblement amoindrie par l'utilisation du régulateur ou du limiteur de vitesse".
"On peut conseiller aux automobilistes de désactiver le régulateur lorsque le trafic est dense, ou à l'approche de zones spécifiquement signalées, telles que les zones de travaux ou les péages", a précisé le professeur Dufour.