Le monde a fait des progrès spectaculaires pour améliorer la santé dans les pays les plus pauvres et les écarts ont diminué ces deux dernières décennies entre les pays ayant la meilleure et la pire situation sanitaire, selon les Statistiques sanitaires mondiales 2013.
Le rapport annuel des statistiques de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en évidence que les efforts pour atteindre les OMG ont réduit les écarts de santé entre les pays les plus et les moins avantagés.
A l'approche de la date butoir de 2015 fixée pour les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les Statistiques sanitaires mondiales de cette année témoignent des progrès considérables accomplis dans la réduction de la mortalité des enfants, de la mortalité maternelle, dans l'amélioration de la nutrition et dans la diminution de la mortalité et de la morbidité imputables à l'infection à VIH, à la tuberculose et au paludisme.
« Les efforts intenses déployés pour atteindre les OMD ont manifestement amélioré la santé des populations partout dans le monde, Mais, à moins de 1000 jours de la date butoir des OMD, le moment est venu de se demander si ces efforts ont apporté un réel changement pour réduire les inégalités inacceptables entre pays riches et pauvres. » a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'OMS.
Cette année, les Statistiques sanitaires mondiales comparent les progrès accomplis par les pays ayant la meilleure situation sanitaire et par ceux dans une situation moins favorable entre l' année de référence des OMD, 1990, et deux décennies plus tard.
Elles montrent qu'en chiffres absolus, les pays classés dans la catégorie des 25 % ayant la situation la plus mauvaise ont fait des progrès impressionnants dans le domaine de la santé.
Par exemple, l'écart absolu pour la mortalité des enfants entre les pays en tête et en queue de classement a été ramené de 171 à 107 décès pour 1000 naissances vivantes entre 1990 et 2011. Certains pays qui figuraient parmi ceux ayant les plus forts taux de mortalité des enfants en 1990, comme le Bangladesh, le Bhoutan, Madagascar, le Népal, la République démocratique populaire lao, le Rwanda, le Sénégal et Timor-Leste, ont amélioré la survie des enfants à un tel point qu'ils sont sortis de ce groupe.Toutefois, bien que 27 pays aient déjà atteints la cible fixée par les OMD, le rythme actuel des progrès ne sera pas suffisant pour parvenir d' ici 2015 à la cible mondiale d'une réduction de deux tiers du taux de mortalité des enfants par rapport à 1990.
En 1990, les pays ayant les plus forts taux de mortalité chez les femmes enceintes et parturientes recensaient en moyenne un surcroît de 915 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes par rapport aux pays ayant les taux les plus faibles. En 2010, cet écart s'était réduit à 512 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Malheureusement, le rythme de la baisse à l'échelle mondiale (3 %) devra doubler pour parvenir à la cible des OMD de réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle. L'écart entre les pays ayant les taux les plus forts et les plus faibles de nouvelles infections à VIH a été ramené de 360 à 261 cas pour 100 000 habitants entre 1990 et 2011. Alors que le nombre des nouvelles infections à VIH a été multiplié par six dans les pays ayant les taux les plus faibles, le groupe des pays ayant les taux les plus élevés a réduit de 27 % le nombre des nouvelles infections.
Dans le monde, le nombre des décès dus à la tuberculose a diminué de plus de 40 % depuis 1990 et la tendance indique que cette baisse atteindra 50 % d'ici 2015. L'écart s'est réduit entre les groupes de pays en tête et en queue de classement, passant de 62 à 41 décès par tuberculose pour 100 000 habitants entre 1990 et 2011. Les progrès ont été cependant inégaux, avec une réduction de seulement 34 % dans les pays ayant les plus forts taux de mortalité par tuberculose, contre 70 % dans les pays ayant les taux les plus faibles.
« Nos statistiques montrent que, globalement, les écarts se réduisent entre les pays les plus et les moins avantagés dans le monde, et pourtant, la situation est loin d'être satisfaisante, les progrès étant inégaux et de larges écarts subsistant à l' intérieur des pays et entre eux, a indiqué le Dr Ties Boerma, Directeur à l'OMS du département Statistiques sanitaires et systèmes d'information.