Depuis cet hiver, lorsque Beijing a été enveloppé dans des niveaux de smog et de pollution qui ont battu tous les records, de nombreux résidents expatriés ont été amenés à se poser une question : faut-il rester ou vaudrait-il mieux partir ?
Il s’avère que cette dernière option, à en croire les articles des médias et des sources non confirmées, gagne en popularité.
Et qui pourrait le leur reprocher ?
Quand le smog a touché la capitale chinoise, les autorités sanitaires ont exhorté les enfants et les personnes âgées à rester à l'intérieur, et les ventes de masques et de purificateurs d'air ont grimpé.
L’environnement de vie en ville est maintenant le principal défi pour retenir les employés étrangers, plus que le salaire ou le développement de carrière, selon Adam Dunnett, Secrétaire général de la Chambre de commerce européenne en Chine, citant des recherches menées par la chambre.
La qualité de l'air est devenue une grande préoccupation, a-t-il dit. « Les gens partent pour toutes sortes de raisons, mais nous entendons inévitablement, presque à chaque fois, que l'un des facteurs qui y contribue est la pollution ».
Brenda Foster, Présidente de la Chambre de commerce américaine de Shanghai, a noté une tendance similaire. « Nous entendons de plus en plus de commentaires des membres sur l'impact négatif de la qualité de l'air sur leur capacité à attirer et retenir les meilleurs talents ».
Pourtant, ce n’est pas pour autant que tous les rats quittent le navire ; certains s'adaptent, tout simplement.
James Watson-Krips, un conseiller pédagogique américain travaillant à Beijing, a ainsi dit qu'il envisage ses activités quotidiennes en fonction des données de la qualité de l'air publiées sur le Twitter de l'ambassade des Etats-Unis.
« Parfois, vous perdez des occasions à cause de problèmes de santé », dit-il, mais il a souligné qu'il reste ici malgré tout. « La pollution, c’est comme un cheveu dans la soupe, mais il en faudra plus pour me faire partir. Je ne pense pas qu'il y aura un exode de la capitale, tout au moins pas dans mon cercle d'amis ».
M. Watson-Krips vit à Beijing depuis trois ans et prévoit de rester trois autres années encore. « Je suis venu ici pour la culture de la ville, et les possibilités de carrière y sont uniques », a-t-il dit.
Il n'est pas le seul dans cette situation.
Richard Saint-Cyr, médecin de famille et directeur du marketing clinique à l'Hôpital United Family de Beijing, dit ainsi que malgré la pollution de l'air exceptionnellement grave cet hiver et les craintes croissantes, il a l'intention de rester pendant de nombreuses années ici, même avec son fils nouveau-né.
L'air : une grande préoccupation pour certains dans la capitale
Il dit que depuis janvier, il a remarqué une augmentation des conversations avec ses patients et ses amis parlant de quitter la Chine à cause de la pollution, mais il a ajouté cela n'indiquait pas nécessairement un grand mouvement de personnes.
La santé et le bien-être, et un sentiment de bonheur et d'épanouissement dans la vie, tout cela est beaucoup plus complexe que la seule question de la pollution, dit le Docteur Saint Cyr, ajoutant : «Je reste à Beijing parce que ma femme et moi avons une expérience culturelle très riche et gratifiante ici et aussi parce que nos beaux-parents vivent ici ».
« Beijing est l'un des endroits les plus excitants du monde où l’on peut se trouver », a-t-il ajouté.