Dix-huit écoles primaires de Shanghai ont commencé un cours d'autoprotection pour éviter aux enfants d'être victimes d'agressions sexuelles.
« Certains cas récents de pédophilie ont été commis par des enseignants. Les enfants ne prennent généralement pas de précautions contre des personnes qu'ils estiment gentilles, mais cela peut aussi être une source de danger », a déclaré Ding Limin, Directeur de l'école primaire affiliée à l'Université de Shanghai pour les sciences et technologies et l'un des fondateurs de la formation dans les écoles.
Un directeur d'école primaire et un employé du Gouvernement de Wanning, dans la Province de Hainan, ont ainsi été arrêtés le 14 mai, soupçonnés d'avoir agressé sexuellement six écolières. Yang Shifu, un enseignant de Nanyang, dans la Province du Henan, a également été arrêté le 23 mai pour avoir apparemment agressé des étudiantes depuis début de l'année dernière.
Mardi, à l'école de M. Ding, Zheng Rongqin, professeur, a illustré la question « Qui pourrait me faire du mal ? » avec six photos d'un enseignant, d'un policier, d'un parent, d'un voisin, d'un étranger et d'un livreur express aux élèves de deuxième année de l'école. M. Zheng enseigne l'éducation sexuelle.
« La plupart des enfants ont classé les parents et les voisins comme des gens gentils envers eux, et certains ont même douté que quelqu'un puisse être un vrai policier s'il leur fait du mal. Cela montre que les enfants ne croient qu'aucun policier ne peut être mauvais », a déclaré M. Zheng.
Les experts de la protection de l'enfance estiment que dans la majorité des incidents et de harcèlement sexuel et de violences sexuelles sur les enfants, ce sont des personnes proches qui sont coupables. Plus de 2 500 jeunes filles de moins de 15 ans ont ainsi été agressées sexuellement dans la Province du Guangdong de 2010 à 2012, et les deux tiers des auteurs étaient des personnes que ces jeunes filles connaissaient, selon la fédération des femmes de la province.
M. Zheng a dit aux étudiants de ne pas juger les gens selon leur apparence. « C'est comme si vous trouviez une pomme brillante, mais qui se révèle pourrie à l'intérieur après l'avoir coupée ».
Ce qu'ils voulaient dire aux enfants, c'est que notre monde est merveilleux, mais qu'il y a aussi des mauvaises choses, a dit M. Ding. « Un seul cas de violence peut faire souffrir un enfant toute une vie, aussi nous nous sentons obligés de proposer un tel enseignement ».
Les enfants ont également été invités à raconter à leur mère si quelqu'un eux s'est approché d'une manière étrange, et de dire des mensonges pour s'éloigner de ceux qui entament des conversations étranges.
Shen Shuxuan, 9 ans, dit que le cours lui a donné « une défense plus forte » et qu'elle aime en particulier la simulation de scénario, comme par exemple ce qu'il faut dire quand un professeur d'éducation physique vous demande de rester seule derrière ou de ranger le vestiaire.
La petite Shen a dit qu'elle n'obéirait à l'enseignant qu'après en avoir avisé ses parents. « Mais si l'enseignant à l'air un peu bizarre, je le laisse immédiatement là, même s'il se met en colère parce que la sécurité, c'est le plus important », a-t-elle dit.