« Il est intéressant de voir que la moitié des entreprises européennes ne sont pas sûres de savoir si les réformes nécessaires seront faites... La performance financière s'aggrave et l'optimisme au sujet de la rentabilité est à son plus bas. Des changements significatifs doivent être rapidement mis en oeuvre pour atténuer les dépassements de coûts grâce à l'augmentation de la productivité, ouvrir de nouvelles perspectives de marché et créer un environnement d'affaires efficace et qui fonctionne bien et permet une concurrence égale à sa base», a déclaré Davide Cucino, président de l'EUCCC, lors d'une conférence de presse à Beijing le 30 mai. |
Pour les entreprises européennes, les pressions exercées par un marché de plus en plus difficile et les conditions économiques en Chine ont conduit à un net repli de la rentabilité et de la croissance du chiffre d'affaires.
Bien que les perspectives sur la rentabilité aient baissé à leur niveau le plus bas de tous les temps, les réformes visant à promouvoir une plus grande prééminence du droit et de la concurrence équitable sont clairement identifiées comme les principaux facteurs susceptibles de stimuler la performance économique de la Chine dans le futur. Toutefois, les entreprises restent incertaines quant à savoir si les dirigeants chinois s'attaqueront sérieusement à ces réformes économiques, selon l'enquête de confiance des entreprises 2013 publiée aujourd'hui par la Chambre de commerce européenne en Chine (EUCCC) et Roland Berger Strategy Consultants.
Comme l'économie chinoise perd un peu de sa vigueur et que son marché arrivé à maturité, les entreprises européennes en Chine ont commencé à ressentir un pincement de leurs lignes de fond. Le nombre des entreprises de l'UE affichant une croissance du chiffre d'affaires a diminué à 62% et le nombre de celles qui indiquent une croissance de la rentabilité a diminué à 44%, ne laissant que 64% des entreprises européennes rentables en Chine. Le facteur le plus remarquable qui affecte négativement les marges bénéficiaires nettes est le coût du travail qui augmente, mais le ralentissement de la croissance économique en Chine et en Europe, ainsi que la concurrence accrue, ont également eu une incidence notable. D'après l'EUCCC, cette dynamique du marché qui affecte tous les acteurs du marché chinois est aggravée par un environnement réglementaire discriminatoire pour les entreprises européennes. Selon le rapport, l'accès au marché est la principale préoccupation. Environ la moitié des entreprises européennes indiquent avoir raté des occasions d'affaires en raison de l'accès au marché et des problèmes réglementaires.
Malgré ces difficultés, la Chine reste un pilier pour la génération du chiffre d'affaires global. Environ la moitié des entreprises européennes notent que la Chine représente désormais plus de 10% de leurs revenus mondiaux, tandis que l'optimisme sur la croissance a diminué, 71% des entreprises sont toujours optimistes quant aux perspectives de croissance. La Chine est donc perçue comme de plus en plus importante dans les stratégies globales des entreprises. 86% des entreprises envisagent de nouveaux investissements en s'appuyant sur les capacités actuelles pour maintenir un avantage sur la concurrence locale. La plupart des entreprises perçoivent également un certain nombre de possibilités pour les nouveaux dirigeants de la Chine de stimuler davantage la croissance économique chinoise à travers des réformes. Le plus remarquable parmi ceux-ci est la promotion d'une règle de droit, qui a été identifiée par plus de trois quarts des entreprises européennes comme un facteur important potentiel de la performance économique de la Chine dans les années à venir.