Wu Hongfei, la chanteur du groupe rock Happy Avenue. |
Les discussions en ligne sur les menaces terroristes et blagues inoffensives vont bon train en Chine, alors que l'artiste Wu Hongfei connue pour son franc parler a été libérée par la police, après avoir publié en ligne une fausse alerte à la bombe.
Wu, la chanteur du groupe de rock ‘Happy Avenue', a été relâchée vendredi, après une détention administrative de 10 jours et une amende de 500 yuans (81 $).
Elle était détenue et placée en détention criminelle, depuis le 23 juillet après avoir menacé le 21 juillet de faire exploser un bâtiment du gouvernement et un comité résidentiel à Beijing sur son microblog Sina Weibo.
Ces menaces avaient été publiées, après qu'un homme en fauteuil roulant s'était lui-même blessé en déclenchant une bombe à l'aéroport international de Beijing.
La peine de Wu a été changée en une détention administrative, une sanction beaucoup plus légère.
Les personnes placées en détention criminelle peuvent faire face à des accusations de meurtre, alors que ceux jugés coupables d'infractions mineures sont normalement maintenus en détention administrative et ce pour une période pouvant aller jusqu'à 15 jours, sans procès ni accusations et plaintes déposées.
Pour Zhan Jiang, professeur à l'Université des études étrangères de Beijing, l'application de la loi ne devrait pas empiéter sur la liberté d'expression tout en réglementant les discours de haine.
En soulignant que la détention de Wu Hongfei a soulevé des questions quant à savoir si la police a avait réagi de manière excessive après une plaisanterie inoffensive.
Le professeur a estimé qu'une menace de bombe, blague ou pas, était «une faute grave» et devait être «sévèrement réprimandée», surtout à un moment où la police de Beijing connait une grande pression.
Mais il a également fait remarquer que la pression croissante pour préseverver l'ordre public n'était pas une excuse pour abuser de son pouvoir.
«Une Punition financière, au lieu d'une détention, peut-être plus appropriée», a noté l'enseignant.
Avant et après la détention de l'artiste, plusieurs incidents violents se sont produits dans le pays. Plusieurs menaces de fausse bombe similaires ont été mises en ligne, ce qui a incité les autorités de la sécurité publique à lancer un appel pour "punir sévèrement" ceux qui menaçaient de mettre le feu, de faire exploser des bombes ou d'annoncer de fausses menaces terroristes.
Vendredi, dans un communiqué, la chanteuse a remercié le public, y compris les experts et les avocats, qui ont appelé à sa libération pendant les 10 derniers jours. Elle a déclaré que ces appels ont empêché "de nouvelles souffrances".
Elle a ajouté que sa détention "pourrait être due en raison de la situation très sensible actuellement " à Beijing et que ses «mots apparemment inappropriés» ont eu un certain impact.
La rockeuse a indiqué que les procédures de détention de la police sont "ouvertes à la question", indiquant son désaccord avec la détention.
Elle a confié qu'elle aimerait voyager dans le sud de la Chine et y rester pendant un certain temps, son propriétaire lui ayant demandé de déménager quand elle a regagné son domicile vendredi.