Malgré les progrès réalisés dans l'amélioration des attitudes envers les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, l'intolérance reste un vrai problème, selon Xiao Tie, directrice du centre LGBT de Beijing.
En tant que bisexuelle ouverte, la responsable à indiqué, comme beaucoup d'autres dans la communauté, être sous une énorme pression de la famille et de la société, et la question du sexe reste largement "stigmatisée".
«Le Premier rapport LGBT de la Chine récemment publié par le Programme de développement des Nations Unies pourrait être un début positif de grande envergure pour aider à construire un cadre de vie plus tolérant et respectueux», a-t-elle souligné.
La discrimination envers les personnes homosexuelles est encore très répandue en Chine, où beaucoup ont des attitudes négatives à leur égard, en particulier dans les écoles et lieux de travail, d’après le rapport.
«Le gouvernement doit prendre conscience de l’ampleur du problème et aider à lutter contre les difficultés rencontrées par ce groupe en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre», a déclaré Liao Aiwan, agent du programme du PNUD LGBT en Chine.
D’autres pays d'Asie comme la Thaïlande, la Mongolie et le Vietnam ont déjà reconnu le problème et fait des efforts, en particulier au niveau des autorités, pour protéger les droits des personnes LGBT, a-t-elle ajouté.
Ce rapport fait partie d'un projet du PNUD intitulé "Etre une personne LGBT en Asie", qui vise à étendre la protection de ces personnes dans huit pays asiatiques, dont la Chine.
Une communauté estimée au moins à 5% de la population, voire 10% pour certains.
«Ces personnes font face à la violence et à la discrimination sur le simple fait d'être ce qu’ils sont, et comme toujours, l'ONU est là pour soutenir la construction d'un monde d'égalité et de justice», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. «La Chine a fait des progrès importants dans la construction d'une société où la prospérité et la dignité peut être apprécié par tous».
Selon Liao, la communauté LGBT en Chine s’est fait connaître dans les 90, et ce bien plus tard qu’en Occident.
Un mouvement plus concerté a été galvanisé en réponse à l'épidémie du sida survenue après 2000 avec un afflux de fonds internationaux de lutte contre le VIH/Sida, a-t-elle noté.
Cependant, ils sont nombreux à cacher leur homosexualité en raison de la forte pression de la société et des familles. Beaucoup sont finalement contraints à un mariage hétérosexuel.
Dans l'espace public, le contenu LGBT est toujours interdit dans les films, les jeux vidéo et les productions télévisées.
«Comparativement au pays de l'Ouest, la pression de la famille est encore bien plus grande pour les homosexuels chinois, en particulier concernant la question du mariage», a fait remarquer Xiao.Certains étant contraints par leur proches à une soi-disant «thérapie de conversion».
Une enquête précédente de l'équipe de Xiao a constaté que près de 1 700 répondants de la communauté LGBT, soit plus de 58% des adolescents et 49% d’adultes sont sujets à la dépression, soit beaucoup plus élevé que le niveau national.
L'homosexualité n'a jamais été directement criminalisée en Chine. Mais de 1979 à 1997, une loi anti-hooliganisme a puni l'homosexualité masculine par rapport à l'agression sexuelle, utilisée le plus souvent pour persécuter ou intimider les hommes gais. Cette loi a été abolie en 1997.
De plus, il y a eu une poignée de changements politiques positifs liés à l'orientation sexuelle et l'identité de genre, surtout en ce qui concerne la santé publique. En 2001, la Société chinoise de psychiatrie a chargé un groupe de travail d’étudier la psychologie des gais et lesbiennes, et les conclusions ont finalement abouti à la suppression de l'homosexualité et de la bisexualité de la liste officielle des troubles mentaux.
En 2012, la Commission nationale de la santé et de la planification familiale a changé la politique nationale du don de sang, interdisant les donateurs "homosexuels" par "les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes", ce qui est conforme à la pratique internationale.