Le taux de mortalité par cancer du poumon chez les Européennes devrait dépasser celui du cancer du sein pour la première fois cette année. D’après les chercheurs, cette macabre tendance est largement due aux Britanniques et à leur longue histoire d’usage du tabac.
L'incidence du cancer du poumon prévue chez les Européennes devrait augmenter de 9% entre 2009 et 2015, atteignant un niveau de 14,24 pour 100 000 personnes. En revanche, le taux de décès dû au cancer du sein devrait quant à lui tomber de 14,22% à 10,2% pour 100 000. Les prévisions de cancer du poumon féminin les plus sombres concernent le Royaume-Uni et la Pologne, avec des taux de mortalité de 21% et 17% pour 100 000 personnes respectivement en 2015. À l'autre extrémité de l'échelle, seulement 8 femmes sur 100 000 devraient mourir d'un cancer du poumon en Espagne.
Bien que le taux de mortalité par cancer du poumon dépasse statistiquement celui du cancer du sein, le nombre total de femmes qui meurent d'un cancer du sein devrait toutefois rester un peu plus élevé : le cancer du poumon devrait ainsi tuer 87 500 Européennes cette année et le cancer du sein 90 800.
Le Professeur Carlo La Vecchia, de l'Université de Milan en Italie, a déclaré que « les Britanniques et Polonaises, en particulier les Britanniques, ont longtemps eu des taux beaucoup plus élevés de cancer du poumon que la plupart des autres pays européens (à l'exception du Danemark, qui n’est pas pris en compte séparément dans cette étude). Cela est dû au fait que les Britanniques ont commencé à fumer au cours de la Seconde Guerre mondiale, alors que dans la plupart des autres pays, les femmes de l'UE ont commencé à fumer après 1968. Il est inquiétant de voir que les taux de cancer du poumon chez les femmes ne sont pas en baisse au Royaume-Uni, mais cela reflète probablement le fait qu'il y a eu une hausse supplémentaire de la prévalence du tabagisme au Royaume-Uni ainsi que dans la génération post-1968 - ceux qui sont nés après 1950 ».
L'étude a examiné les taux de cancer dans 28 États membres de l'UE dans son ensemble et aussi dans les six plus grands pays, à savoir la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne et le Royaume-Uni. En plus d'évaluer les tendances globales du cancer, elle s’est concentrée sur les cancers individuels de l'estomac, des intestins, du pancréas, du poumon, de la prostate, du sein et de l'utérus et du col, ainsi que la leucémie. Elle a prédit un total de 1 359 100 décès par cancer dans ces pays en 2015, correspondant à un taux de 138,4 pour 100 000 hommes et de 83,9 pour 100 000 femmes.