Débat de députés britanniques du cas de Donald Trump

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Donald Trump est habitué à être celui qui fait des discours musclés. Mais lundi, celui qui pourrait bien être le candidat des Républicains aux élections présidentielles américaines a été véritablement étrillé par les députés britanniques qui lui ont clairement fait ressentir tout le dédain qu'ils ont pour lui lors d'un débat parlementaire sur l'opportunité de le bannir de la Grande-Bretagne après qu'une pétition populaire soit arrivée devant la Chambre des Communes. Et le moins que l'on puisse dire est que les termes choisis par les parlementaires ont été particulièrement violents…

Donald Trump a ainsi été qualifié de « bouffon », d'« imbécile » et de « vénéneux », entre autres amabilités, lors d'un débat de trois heures -sans vote- sur une éventuelle interdiction de séjour au Royaume-Uni. Les discussions ont souvent été passionnées, mais elles n'auront qu'une portée symbolique puisque le gouvernement britannique, seul habilité à prononcer une telle interdiction, a déjà annoncé qu'il n'appliquerait pas ce genre d'interdiction. Ce débat a eu lieu après le succès d'une pétition qui a recueilli plus de 574 000 signatures et demandant l'interdiction de séjour de Donald Trump au Royaume-Uni après ses déclarations controversées contre les musulmans.

« Je ne pense pas que Donald Trump devrait être autorisé à moins de 1 000 miles de nos côtes », a dit Jack Dromey, Ministre de l'intérieur du Shadow Cabinet du Parti travailliste, aux députés assemblés. « La personne dont vous parlez est peut-être un homme d'affaires prospère. Mais c'est aussi un bouffon et il a la dangereuse capacité de dire les choses les plus obscènes ou insensibles pour attirer l'attention à lui », a déclaré Gavin Robinson, député du Parti unioniste démocratique. Victoria Atkins, un député du Parti conservateur au pouvoir, n'a guère été plus tendre, déclarant que « ses commentaires concernant les musulmans sont erronés. Sa politique de fermeture des frontières s'il est élu en tant que président est dingue. Et si jamais il rencontrait un ou deux de mes électeurs dans l'un des nombreux excellents pubs de ma circonscription, alors il lui fort possible qu'il lui diraient qu'il est un imbécile ».

Environ 50 des 650 membres du parlement britannique étaient présents pour le débat. Mais alors que tous sauf un ont utilisé le forum pour critiquer Trump -en particulier ses commentaires sur les musulmans- la plupart ressentaient qu'une interdiction était imprudente et risquait d'en faire un martyr de la politique, et renforcer ses perspectives électorales. Theresa May, Ministre britannique de l'intérieur a déjà le pouvoir d'interdire certains visiteurs -y compris ceux qui sont jugés dangereux pour le bien public pour des raisons comme un des discours de haine- mais une telle démarche semble hautement improbable. Le Premier ministre britannique David Cameron a d'ailleurs déjà dit qu'il n'était pas en faveur d'une interdiction de ce genre.