Dernière mise à jour à 10h28 le 24/08
Selon un article du quotidien local Yangcheng Evening News, l'Université médicale du Sud (Southern Medical University, SMU) a commencé à éliminer progressivement sa politique de dortoirs mixtes malgré l'opposition de plus de 80% des étudiants interrogés.
L'université de Guangzhou était la seule de la Province du Guangdong, dans le Sud de la Chine, à avoir adopté une politique permettant aux étudiants masculins et féminins de vivre dans le même dortoir et dans les mêmes étages.
Dans la plupart des universités chinoises, les étudiants garçons et filles vivent dans des bâtiments distincts, ou à des étages distincts du même bâtiment, et les visites dans les zones occupées par le sexe opposé sont strictement contrôlées. Ainsi, dans la zone de dortoirs de l'Université des Etudes étrangères du Guangdong, les deuxième et troisième étages sont ils réservés aux étudiantes, tandis que leurs homologues masculins vivent au quatrième étage et au-dessus.
La SMU, fondée en octobre 1951, s'était singularisée par une politique d'hébergement libérale dans le parcours de recrutement de ses étudiants, en la présentant comme un symbole de liberté, d'ouverture et d'égalité.
S'agissant de ce changement de politique, l'université a déclaré que « les étudiants masculins et féminins ont des modes de vie différents. Pour éviter que le bruit que font les étudiants masculins avec leurs jeux tard dans la nuit ne perturbe les étudiantes et pour permettre à ces jeunes filles souvent légèrement vêtues d'ouvrir plus facilement leurs portes pour profiter de l'air frais pendant l'été, la décision d'abolir la politique de dortoirs mixtes a été prise ».
D'après l'article, la SMU n'a pas mis fin à sa politique de manière immédiate, mais le pourcentage d'étudiants vivant dans des dortoirs mixtes a chuté par rapport à ce qu'il était auparavant.
La mère d'un étudiant a appuyé la décision de l'université, disant que les élèves étaient encore relativement jeunes et qu'ils n'étaient pas en mesure de gérer les conséquences potentielles.
Cependant, dans le sondage en ligne organisé par les étudiants, 82% des 6 693 participants ont demandé que les dortoirs mixtes perdurent.
Wang, un étudiant à l'école de soins infirmiers de l'université, a pour sa part souligné que de nombreux étudiants du secondaire étaient à la fois étonnés et curieux à l'idée d'avoir un dortoir mixte, mais que « ca n'a rien de vraiment spécial une fois qu'on s'y est habitué ».
Selon lui, les étudiants se rendent mutuellement service, et cette disposition n'était pas aussi scabreuse que certains ont pu l'imaginer.
Ding Yu, professeur agrégé à l'Université Sun Yat-Sen, estime quant à lui qu'il était tout à fait normal que les étudiants masculins et féminins vivent dans le même dortoir. Il a également rappelé que les influences de l'histoire et de la culture étaient encore puissantes, empêchant de nombreuses personnes d'accepter cette idée.
Il a en revanche laissé entendre qu'une gestion améliorée des dortoirs était nécessaire pour mieux protéger la vie privée des étudiants.