Dernière mise à jour à 15h34 le 18/08
Des gratte-ciel à Shanghai, image prise le 6 juin 2017. (VCG) |
Les efforts de la Chine visant à élargir l'éventail des investissements des entreprises étrangères vont accélérer la modernisation de la structure économique du pays et encourager de nombreuses sociétés nationales à approfondir les réformes et ainsi cesser leur opération de monopole, ont annoncé jeudi 17 août plusieurs experts.
Ces démarches incluent la possibilité pour les compagnies internationales d'établir de nouvelles affaires grâce à des fusions et acquisitions avec des entreprises chinoises, veillant à ce que les firmes étrangères puissent renvoyer leurs bénéfices soit dans leurs pays d'origine, ou à tout moment sur d'autres marchés mondiaux. Tout en les encourageant à participer à la propriété mixte permanente d'entreprises publiques chinoises, selon un document publié mercredi par le Conseil des affaires d'Etat.
«Bien que la Chine ne manque pas de capitaux, il est nécessaire de stimuler les flux entrants des actifs étrangers, de faire progresser la structure industrielle, la demande de technologies de pointe et l'allocation mondiale des ressources», a souligné He Manqing, directeur de l'Institut de recherche sur l'investissement étranger de l'Académie chinoise de commerce international et de la coopération économique, à Beijing.
Alexandra Voss, représentant en chef de la délégation allemande de l'industrie et du commerce de la capitale chinoise, a déclaré quant à elle dans un communiqué: «Nous espérons que des politiques concrètes découlent de ce poste et seront mises en œuvre dès que possible pour continuer d'améliorer l'environnement des affaires pour les investisseurs étrangers et assurer une égalité de traitement pour l'ensemble des entreprises opérant en Chine».
Dans un souci de restaurer sa capacité à acquérir des investissements directs étrangers (IDE), la Chine établira également un calendrier et des lignes directrices clairs pour ouvrir progressivement aux investisseurs étrangers plusieurs secteurs, comme la fabrication de véhicules propres, la conception de navires, le transport ferroviaire de passagers, l'entretien régional et régulier d'aéronefs, les stations-service, les centres d'appels, le divertissement, la banque, l'assurance et de valeurs mobilières.
Pour Sang Baichuan, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université des affaires internationales et de l'économie de Beijing : avec la hausse des coûts, la Chine doit réfléchir à l'ouverture et à l'attrait des apports étrangers pour aider à la croissance intérieure et soutenir la mondialisation.
Les firmes étrangères ont non seulement fait des placements en Chine, mais elles ont également contribué dans le pays à l'expérience de gestions avancées, des technologies, des stratégies de vente et des marchés tiers. Un volume d'IDE instable risquerait d'exercer des pressions sur la croissance économique de la Chine.
Ces compagnies ont investi 1,6 trillion de dollars et ont créé plus de 830 000 entreprises en Chine depuis 1983, selon les données du ministère chinois du Commerce.
Zhang Yansheng, économiste en chef du China Center for International Economic Exchanges, a rappelé que le pays a toujours œuvré pour des politiques favorables et renforcera son attrait pour les investisseurs étrangers, permettant de lutter contre le déclin de ses avantages, et de faire face à la concurrence féroce pour l'investissement étranger dans d'autres pays.
Par contre, est complètement en désaccord avec certaines voix affirmant que l'investissement étranger a atteint un sommet en Chine. D'après l'expert, si tôt ou tard la nation signe des accords d'investissement bilatéraux avec les Etats-Unis et l'Union européenne, il y aura une augmentation prometteuse des investissements étrangers tout comme lors de l'adhésion de la Chine à l'OMC.
Huo Jianguo, vice-président de l'Institut chinois pour les études de l'OMC, a averti qu'une plus grande d'ouverture est associée à plus de menaces et pose un véritable défi sur la capacité de gestion des risques du pays. Cela permettra de tester à la fois les capacités de prise de décision du gouvernement et la capacité des entreprises nationales à adapter un nouvel environnement de marché.