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Brésil : des dizaines de singes accusés de transmettre la fièvre jaune massacrés

le Quotidien du Peuple en ligne | 12.02.2018 08h52

Selon les autorités brésiliennes, les craintes de propagation de la fièvre jaune sont à l'origine du massacre illégal de dizaines de singes à Rio de Janeiro, compliquant les efforts de lutte contre le virus. Les habitants, croyant à tort que les animaux peuvent propager la fièvre jaune à l'homme, sont tenus pour responsables de l'explosion des massacres. Rien que depuis le début de cette année, 238 singes ont été retrouvés morts dans l’État de Rio, contre 602 en 2017, a déclaré le service d'assainissement de la ville, en lançant une campagne contre les tueries de primates.

Parmi ceux-ci, 69% présentaient des signes d'agression humaine, la plupart ayant été battus à mort et d'autres empoisonnés. L'année dernière, la proportion de singes tués par les humains était de 40%, les autres étant décédés de causes naturelles. Le nombre de cas de fièvre jaune a augmenté dans certaines régions du Brésil, provoquant 25 décès dans l'État de Rio depuis le début de l'année. Le gouvernement a lancé un programme de vaccination de masse, mais il ne dispose pas de suffisamment de vaccins pour donner à tous la dose complète à vie.

Les corps des animaux sont recueillis dans un laboratoire d'autopsie du Centre vétérinaire de Rio, où la coordonnatrice Fabiana Lucena a déclaré que les habitants paniqués commettaient une grave erreur en attaquant les animaux. « Les gens devraient comprendre que c'est le moustique qui transmet le virus de la fièvre jaune, le singe est une victime et s'il n'y a plus de singes dans les campagnes, les moustiques viendront attaquer les gens », a-t-elle averti à l'AFP. « Les singes servent de sentinelles - ils nous montrent où le virus s'est éteint », a-t-elle souligné.

« Pour avoir une campagne de vaccination plus efficace, il faut identifier les zones où les singes meurent de la fièvre jaune, et quand les gens les tuent, le virus est plus difficile à tracer ». Sur une table de son laboratoire, en préparation pour l'examen, une douzaine de petits singes morts. « Ici, vous voyez de multiples fractures des mâchoires, de la zone cervicale, ainsi que de nombreux traumatismes crâniens », a-t-elle dit, montrant une tête de primate. « Au moment des premiers décès humains dus à la fièvre jaune à la mi-janvier, nous avions parfois trouvé 20 singes morts en une journée, 18 d'entre eux montrant des signes d'attaque », a-t-elle précisé. Le dernier bilan du Ministère brésilien de la santé montre que 353 personnes ont contracté la fièvre jaune en janvier et que 98 d'entre elles ont perdu la vie entre le début juillet et le 6 février.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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