Les villes chinoises agissent contre les propriétaires de chiens irresponsables

« Faites enregistrer votre chien et promenez-le en laisse », ont dit aux propriétaires de chiens de la ville de Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang (est de la Chine), les agents de la gestion urbaine dans le cadre d'une campagne de répression en cours contre les comportements de possession de chien non civilisés.

De mi-novembre à fin décembre, des agents patrouillent dans la ville pour vérifier si les propriétaires de chiens commettent des infractions, telles que ne pas posséder de permis de possession chien ou promener un chien sans laisse dans des lieux publics comme les places et les parcs.

« Nous ne ciblons pas les chiens eux-mêmes. Nous visons à réglementer les propriétaires de chiens », a déclaré Duan Cunguo, un de ces agents qui travaille dans le district de Xihu de la ville. « Nous veillons à ce que les résidents locaux élèvent correctement leurs chiens, les fassent enregistrer et les promènent en laisse », a-t-il expliqué, avant de nier les accusations en ligne selon lesquelles certains de ses collègues auraient frappé des chiens avec des bâtons et commis d'autres actes de cruauté envers les animaux.

Cette campagne de répression intervient après que le propriétaire d'un chien ait brutalement agressé une femme qui tentait de séparer son chien déchaîné de ses enfants plus tôt ce mois-ci à Hangzhou. L'attaque a contribué à sensibiliser le grand public aux habitudes non civilisées de possession de chiens.

Ce genre de conflits entre propriétaires de chiens et résidents est de plus en plus fréquent en Chine, de plus en plus de personnes dans le pays ayant des chiens comme animaux de compagnie. Selon un livre blanc sur l'industrie des animaux de compagnie, environ 56,5 millions d'habitants des zones urbaines de la Chine élèvent un total de 91,5 millions de chiens et de chats de compagnie. En conséquence, de plus en plus de cas de personnes mordues par des chiens et de conflits résultant d'habitudes d'élevage de chiens non civilisés sont rapportés.

Outre Hangzhou, d'autres villes, notamment Wuhan, capitale de la province du Hubei, Guangzhou, capitale de la province du Guangdong et Wenshan, dans la province du Yunnan, ont également annoncé des mesures visant à éradiquer les pratiques non civilisées de possession de chiens. Ainsi, à partir de l'année prochaine, les propriétaires de chiens à Wuhan pourront se voir imposer une amende pouvant aller jusqu'à 1 000 yuans (144 dollars) s'ils ne promènent pas leurs chiens avec une laisse, une plaque d'identité et une muselière. La police de Guangzhou, quant à elle, offre gratuitement des laisses, des muselières, des plaques et des ramasse-crottes. Ils encouragent également les résidents à signaler les chiens errants.

Cette série de réglementations a déclenché une discussion publique. De nombreuses personnes, y compris de nombreux propriétaires de chiens, se sont déclarées favorables à la répression des propriétaires de chiens irresponsables. « C'est notre droit d'avoir un chien, mais cela ne signifie pas que nous pouvons déranger les autres », a écrit un microblogueur du nom de Fadou sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter. « Le meilleur moyen de protéger nos chiens est de les promener en laisse, de nettoyer leurs crottes rapidement et de former nos animaux ».

« Il devrait y avoir plus de mesures humanisées que de mesures hâtives », a de son côté déclaré un habitant de Hangzhou, du nom de Li.

Selon Yang Jianhua, chercheur à l'Académie des sciences sociales de la province du Zhejiang, les autorités devraient transformer leur compréhension et leurs mesures de la gouvernance sociale dans leur quête d'une solution à long terme à l'élevage de chiens non civilisé.

Il estime que, outre l'application stricte de la loi, un gouvernement axé sur les services doit écouter les citoyens et apporter les changements appropriés pour s'adapter aux nouvelles situations. « Toute liberté doit également être basée sur le souci de ne pas perturber l'ordre public. Ce n'est qu'en nous conformant aux règles que nous pourrons établir des relations harmonieuses entre les humains et les animaux domestiques », a-t-il souligné.