Dernière mise à jour à 10h19 le 22/11
Des scientifiques de Shanghai affirment avoir découvert comment les cellules souches hématopoïétiques trouvent un microenvironnement approprié in vivo -par l'observation de cellules vivantes isolées- offrant un aperçu de l'amélioration de l'efficacité de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques.
En combinant une imagerie vivante avancée et un système de marquage et de traçage cellulaire, les scientifiques ont observé le processus dynamique complet des cellules souches hématopoïétiques néonatales qui trouvaient leur micro-environnement approprié dans les tissus hématopoïétiques, leur permettant ainsi de se renouveler ou de produire tous les types de cellules sanguines.
« C'est comme s'il y avait des sièges dans le tissu hématopoïétique caudal. Les cellules souches ne peuvent fonctionner qu'après avoir trouvé ces sièges. Nous appelons cela le "homing" », a déclaré Li Mei, chercheur au sein de l'équipe de l'Institut de la nutrition et de la santé de Shanghai de l'Académie des sciences de Chine.
Selon les chercheurs, le manque de compréhension de la façon dont ces cellules souches trouvent un micro-environnement approprié a limité le développement clinique des greffes de cellules souches hématopoïétiques, une approche prometteuse pour le traitement de maladies graves telles que les maladies du sang, les maladies immunitaires et les cancers.
« Dans les transplantations actuelles, lorsque plusieurs millions de cellules sont transplantées dans la moelle osseuse d'un patient, plusieurs milliers seulement finissent par jouer leur rôle », a de son côté déclaré Jing Naihe, chercheur principal du Centre d'excellence en science des cellules moléculaires de l'Académie des sciences de Chine.
« C'est précisément parce qu'on ne connaît pas le processus par lequel de telles cellules souches s'ancrent dans des niches afin de se développer et de se différencier que les médecins devaient collecter une grande quantité de cellules souches de donneurs, ce qui est aussi une sorte de gaspillage », a-t-il précisé.
Les chercheurs ont utilisé le poisson-zèbre, une espèce de vertébré dont les embryons sont transparents afin de pouvoir observer la procédure de « homing », ou mobilité génique. Ils ont découvert un type de cellule capable d'identifier les cellules souches hématopoïétiques dans un certain nombre de cellules sanguines et de les diriger vers des structures vasculaires spécifiques afin de permettre à leurs fonctions de jouer pleinement.
« Nous appelons ces cellules "cellules placeuses", car elles fonctionnent comme le personnel à l'entrée d'une salle de spectacle, qui dirige les spectateurs vers leur siège à l'aide d'une lampe de poche », a déclaré Pan Weijun, chercheur en chef de l'équipe.
Un article consacré à leurs recherches pendant six ans a été publié le 20 novembre sur le site Internet de la revue scientifique britannique Nature.
Selon Natalie Le Bot, rédactrice en chef de Nature, il était essentiel de comprendre le processus de référencement in vivo et les cellules spécifiques impliquées pour améliorer le succès de la transplantation.
De son côté, Chen Tong, directeur du département d'hématologie de l'hôpital de Huashan, affilié à l'Université de Fudan, a déclaré : « Les résultats de la recherche permettent de dire que, lorsque les médecins procéderont à des greffes de cellules souches hématopoïétiques à l'avenir, nous pourrons peut-être orienter la mise en place de cellules souches hématopoïétiques, ce qui pourrait considérablement améliorer le taux de réussite de telles transplantations ».