Dernière mise à jour à 09h24 le 06/05
Les communautés scientifique et médicale ne croient pas à l'argument non étayé selon lequel le nouveau coronavirus proviendrait d'un laboratoire de Wuhan, en Chine, selon William Schaffner, un expert américain de renom.
Elles "ne font pas ce genre de déclarations", dit dans un entretien récemment accordé à Xinhua ce professeur de médecine préventive au département des politiques de santé et professeur de médecine au département des maladies infectieuses de l'Ecole de médecine de l'Université de Vanderbilt à Nashville dans le Tennessee.
"On aimerait travailler en collaboration avec des gens du monde entier sur le coronavirus et sur d'autres problèmes de santé publique. On compte travailler avec nos voisins afin que cette collaboration bénéficie à tous", indique cet spécialiste influent des maladies infectieuses.
Interrogé sur les réponses que les pays apportent à la pandémie, le Pr Schaffner "estime que tous les pays, les Etats-Unis inclus, auraient des notes élevées et des notes faibles si on devait leur remettre un bulletin de notes".
"On a été très lents à commencer à testers et on ne teste toujours pas suffisamment les personnes. On doit appliquer des mesures de distanciation spatiale, plus encore que par le passé", poursuit le professeur de médecine en évoquant la gestion de la pandémie par les Etats-Unis.
Au sujet des deux patients vivant en Californie qui sont morts du COVID-19 au moins trois semaines avant que ne soit confirmé le premier décès américain le 29 février, William Schaffner juge que "cela montre qu'on traque toujours le virus. On pensait savoir quand le virus est arrivé aux Etats-Unis, mais ce n'est pas le cas. Il est venu beaucoup plus tôt et a commencé à se propager bien avant que ce que l'on savait".
"Ce virus ressemble à la grippe. Or, on était en pleine saison de la grippe et personne n'a remarqué qu'on était confrontés à un nouveau virus. Le virus est donc arrivé bien plus tôt qu'on ne le pensait", selon lui. "La véritable gageure est d'aller de l'avant et de conserver un taux de contamination aussi bas que possible", dit-il.
"On attend tous un vaccin. Si on a un bon vaccin, ça changera la donne. Jusqu'ici, la seule chose dont on dispose, c'est la distanciation spatiale", résume l'expert en santé publique, qui fait par ailleurs l'éloge des scientifiques américains et chinois qui travaillent dur à un vaccin contre le COVID-19.
"On doit donc continuer de mettre l'accent sur les éléments positifs qu'on a trouvés et obtenir ce vaccin, afin qu'on puisse l'utiliser collectivement", poursuit le Pr Schaffner. "On attend avec impatience les vaccins qui sont produits en Chine et qui sont actuellement à l'essai", ainsi que les essais en Occident.
"Sur le plan de la santé publique", il pense qu'un test fiable aux anticorps sera très utile.