Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué mardi qu'il n'interférerait pas dans les décisions judiciaires, a rapporté la chaîne de télévision nationale Nile TV.
Cette remarque est intervenue au lendemain de la condamnation de trois journalistes d'Al-Jazira à sept à dix ans de prison, une décision qui a suscité l'indignation de la communauté internationale, préoccupée par la liberté de la presse en Egypte.
Les autorités égyptiennes respectent l'indépendance de la justice, a indiqué M. Sissi dans un discours, retransmis à la télévision, prononcé à l'occasion d'une cérémonie de remise de diplômes militaires. "Nous n'interférerons pas dans les décisions judiciaires", a-t-il poursuivi.
"Nous devons respecter les décisions judiciaires et ne pas les critiquer, même si d'autres ne le comprennent pas", a affirmé M. Sissi.
Un tribunal égyptien a condamné lundi trois journalistes de la chaîne de télévision anglophone Al-Jazira, dont l'Australien Peter Greste et l'Egyptien-Canadien Mohamed Fadel, à sept ans de prison. Le troisième prévenu, le producteur égyptien Baher Mohamed, a été condamné à trois années de réclusion supplémentaires pour d'autres chefs d'accusation.
Le juge a également prononcé une peine de dix ans de prison contre deux journalistes britanniques et un néerlandais, qui ont été jugés par contumace.
Les trois journalistes d'Al-Jazira avaient été arrêtés en décembre dernier dans le cadre d'une campagne de répression de partisans de l'ancien président islamiste, Mohammed Morsi, destitué en juillet dernier par l'armée égyptienne à la suite de manifestations ayant éclaté à travers le pays en protestation à son mandat débuté un an plus tôt.
Les ambassadeurs égyptiens au Royaume-Uni et en Australie ont été convoqués à cet égard.