La capitale économique béninoise, Cotonou, s'est retrouvée depuis lundi sous l'eau, à cause des pluies diluviennes qui continuent de s'abattent jusqu'à ce mercredi sur la ville, a constaté un correspondant de Xinhua sur place.
Dans les quartiers périphériques de la ville de Cotonou, notamment allant d'Agla, Akplomè, Hlazounto en passant par Fidjrossè, Aïbatin, Gbèdégbé et de Mènontin via Zogbo, Sainte Rita et autres, plusieurs rues sont devenues impraticables sous l'effet d'inondation.
"L'eau circule, mais ne trouve pas où se jeter. Les eaux qui venaient des ruelles se logent dans les voies pavées des artères principales de la ville, rendant ainsi, pénible même impossible la circulation", a déploré, Patrick Dossa, un habitant de Fifadji.
"Les rues n'arrivent plus à contenir l'eau qui venait des ruelles. Les caniveaux sont pleins et l'eau ne trouvant plus d' autres issues, déborde et stagne sur les voies", a expliqué Dodji Gamèkpoto, un autre habitant de Fifadji.
Ainsi, les stratégies de lutte contre les inondations déployées par les autorités municipales, notamment le curage systématique des caniveaux, le relèvement de certaines rues dans les quartiers inondables, l'utilisation de motopompes pour évacuer l'eau vers les caniveaux et bien d'autres travaux d'assainissement, n'ont rien pu faire contre la furie des eaux qui ont pris d'assaut toute les rues, les habitations et même, des centres socio- administratifs notamment, les écoles et les centres de santé.
"Il pleut tous les jours depuis lundi. Nous souffrons ici à Agla. Nos habitations sont toutes inondées et nous sommes obligés de nous asseoir sur des tables ou sur des briques de fortune", a déploré Pélagie Assogba, une vendeuse de divers au marché d'Agla.
"Plus rien ne marche. En ces temps d'inondations de nos voies et de nos lieux de vente. Nos clients n'arrivent plus à effectuer le déplacement vers nos marchés à cause de l'inaccessibilité des voies. Résultats, c'est la mévente et la baisse de nos chiffres d' affaires", s'est-elle lamentée.
Interrogé par Xinhua, le chef du douzième arrondissement de Cotonou, Brice Tchanhoun, a estimé que la situation que vivent actuellement les habitants de la capitale économique béninoise est "catastrophique".
"En ce moment, la pluie qui s'abat sur Cotonou est exceptionnelle. Ce à quoi nous assistons depuis trois jours, est une situation catastrophique", a-t-il déploré, regrettant la stagnation de l'eau sur les voies pavées de certains quartiers de la capitale économique du Bénin.
"Aujourd'hui, il y a beaucoup d'immeubles qui sortent de terre dans la zone. Ce qui diminue la capacité de rétention de l'eau. Les gens ferment les bas-fonds et construisent de grands immeubles. Puisque l'eau ne circule plus et les caniveaux ne fonctionnant pas, l'eau qui devrait aller vers son réceptacle naturel stagne sur la voie", a-t-il expliqué.
Pour les spécialistes en aménagement du territoire, le phénomène d'inondation qu'on observe à chaque saison pluvieuse à Cotonou peut s'expliquer par le fait que la capitale économique béninoise est située dans une zone de forte dépression avec une côte d'environ 2,02 m en dessous de la mer.
"Le niveau de la ville de Cotonou est bas par rapport au niveau de la mer", a expliqué M. Delphin Gandonou, spécialiste en aménagement du territoire, précisant que dans ce cas, l'eau de pluie à toute la facilité pour envahir la ville dès qu'il y aura le moindre débordement.
Pour ce géographe aménagiste, l'inondation de la ville pourrait s'expliquer également par le fait que la nappe phréatique est à fleur du sol.
"Avec une nappe phréatique affleurante (4 m de profondeur),la capacité d'infiltration de l'eau de pluie dans le sol, demeure très faible", a-t-il expliqué.