Le président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo, a insisté mercredi sur le respect des échéances des prochaines élections législatives et présidentielles, tentant d'apaiser les nombreux soupçons de complicité de la haute juridiction à une éventuelle prorogation du mandat de l'actuel chef d'Etat béninois Boni Yayi, dont le second mandat s'achève en avril 2016.
"Rien ne saurait justifier le report de ces deux élections capitales qui constituent les moments forts de notre vie démocratique depuis les premières consultations législatives et présidentielles de 1991", a indiqué Théodore Holo, qui a ajouté que "c'est à ce prix que notre Etat continuera à être un modèle de démocratie apaisée".
Une partie de l'opinion publique soupçonne Boni Yayi de multiplier les initiatives pour proroger son second mandat ou pour briguer un troisième mandat en violation de la Constitution béninoise qui en limite le nombre à deux.
Récemment, des journaux locaux ont accusé la Cour constitutionnelle de se prêter à ce jeu, suite à une décision qu' elle a rendue et qui conditionne la tenue des prochaines élections à l'achèvement du processus de correction du fichier électoral.
La lenteur avec laquelle la correction de ce fichier est conduite laisse imaginer au sein de la classe politique et de la société civile qu'elle pourrait être un prétexte pour le report sine die des prochaines législatives et présidentielle comme c'est déjà le cas pour les élections communales et locales qui devaient se tenir il y a plus d'un an.
Boni Yayi s'est déjà engagé, à plusieurs reprises, devant des institutions et leaders mondiaux, à ne pas modifier la Constitution du Bénin pour briguer un troisième mandat en 2016.
La Cour constitutionnelle est juge des contentieux des élections législatives et présidentielles au Bénin.