Un soleil de plomb. Une chaleur infernale. A Djibouti, la canicule est à son zénith alors que les Djiboutiens sont déjà sur la route des vacances. Avec une saison chaude qui durent presque quatre mois et de températures affichant plus de quarante degrés, les Djiboutiens sont des vacanciers notoires depuis toujours.
Ces sont l'Ethiopie et le Somaliland qui ont toujours la faveur des vacanciers djiboutiens. A eux seuls, ces deux pays absorbent plus de deux tiers des vacanciers djiboutiens. Il en est de même pour cette année.
En effet, l'immense foule qui assiège chaque soir la place Nasser pour prendre les bus à destination de l'Ethiopie et le train bondé qui fait trois fois par semaine la navette entre Djibouti et la ville éthiopienne de Dire-Dawa, en dit long sur le choix éthiopien des vacanciers djiboutiens qui reste leur première destination.
La famille de M. Bouh s'apprête à partir en vacances pour la cinquième année consécutive en Ethiopie. Pour eux comme pour la plupart des vacanciers djiboutiens qui choisissent l'Ethiopie, les raison sont toujours les mêmes.
"Vous savez, pour nos vacances on part toujours à la ville éthiopienne de Dire-Dawa. C'est comme si nous étions chez nous. Les gens respectent beaucoup les Djiboutiens, il fait beau, et le climat est très clément", confie à Xinhua M. Bouh, cadre au ministère djiboutien de l'Agriculture.
Pour Hodan Ali, professeur d'Education Physique et Sportive, s' il elle choisit toujours de passer ses vacances à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, c'est pour profiter de la fraîcheur en altitude mais surtout pour s'offrir aussi tout ce qu'elle veut dans ce pays où le coût de la vie est relativement bas.
"Avec la devise djiboutienne qui est très élevé par rapport au birr éthiopien, pour moi, c'est surtout l'occasion de passer de vacances agréables, en faisant la fête de shopping et de tournées dans les plus grands salons de beauté d'Addis-Abeba", s'est-elle réjouit.
Une chose est sûre, c'es qu'en Ethiopie, les vacanciers djiboutiens sont les bienvenus. Avec une devise très élevée, ils injectent fortement dans les économies locales, ce qui profite aux habitants locaux.
"Ici, à Dire-Dawa, tout le monde attend l'été et l'arrivée des touristes djiboutiens. Dieu leur a garni les poches et ils n'ont pas peur du tout de dépenser comme il faut. Véritable bouffée d' oxygène dans le commerce et la création d'emplois, du petit cireur dans la rue jusqu'aux propriétaires de grands d'hôtels, tout le monde en profite", a expliqué récemment dans un reportage de la télévision nationale djiboutienne un chauffeur de bus éthiopien qui fait la navette entre le poste frontière djibouto-éthiopienne.
"Durant ces trois mois, j'amène les enfants en brousse chez leurs grands-parents pour louer ma maison (F3) à un prix qui nous fera nourrir tout un semestre", a raconté le chauffuer.
Cependant, de plus en plus de Djiboutiennes optent pour des vacances dans l'arrière pays où le climat est beaucoup plus doux que la capitale et les villes côtières du pays. C'est le cas de Abdi et Kamil, enseignants dans le même établissement scolaire, qui sont respectivement originaire de la ville d'Ali-Sabieh, située au sud de Djibouti, et du village nordiste de Randa.
A l'instar de la plupart des natifs des districts de l' intérieur, pour eux, les vacances riment avec retour au pays.
"Moi, je suis d'Ali-Sabieh. Mais mes quatre enfants sont tous nés ici à Djibouti. Et pour nous, les vacances d'été restent avant tout l'opportunité idéale pour un retour aux sources (...) mes enfants reviennent plus enrichis tant sur le plan familial, culturel que sur la notion de leur identité", se félicite-t-il.
Son collègue Kamil partage cette même philosophie. "Les vacances d'été, pour moi, c'est à Randa et nulle part ailleurs (... ) mes enfants profitent d'un climat qui n'a rien à envier à ceux des pays limitrophes mais je considère surtout que dans un monde plus que jamais abâtardi par l'individualisme occidental, ils découvrent et apprennent l'immensité et la profondeur de la Famille dans notre tradition, son mécanisme, sa conception, et sa valeur", fait-il observer.
Le retour des premiers vacanciers djiboutiens est prévu à la fin du mois d'août. Et entre les aller et retour des vacanciers, les autorités djiboutiennes ont mis en place une mobilisation de services publics pour garantir la sécurité de leurs concitoyens avec un niveau de contrôle élevé aux frontières suite à l'attentat suicide qui a visé le 24 mai dernier un restaurant de la capitale djiboutienne fréquentée par les Occidentaux, et revendiqué par le groupe terroriste somalien Al-Shebaab.