Les voyageurs chinois riches étant de plus en plus amateurs d'expériences sauvages et exotiques, le nombre de ceux qui vont à l'étranger pour y chasser des trophées a été multiplié par dix au cours des cinq dernières années.
Ainsi, selon Scott Lupien, PDG de 52 Safari International Hunting Club, une importante société de chasse à l'étranger dont le siège est à Beijing, avant 2010, peu de gens voyageaient en dehors de Chine pour chasser, mais aujourd'hui, leur nombre est en augmentation. Les pays de destination sont essentiellement la Tanzanie, l'Afrique du Sud, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et le Canada.
« En 2009, seuls deux groupes, soit au total sept personnes, étaient allés en safari. L'année dernière, nous avons eu 25 groupes et 68 personnes », a-t-il précisé.
Il estime que le nombre sera plus élevé cette année.
Jiananmd, agence de voyage située à Nanjing, spécialisée dans les voyages sur le thème de la chasse en Nouvelle-Zélande, a confirmé cette croissance rapide.
« Quand nous avons débuté en 2008, seul un petit nombre de clients affichaient de l'intérêt pour la chasse, et nous avons dû travailler dur pour développer le marché », a déclaré Keith Wang, Directeur général de Jiananmd. « Aujourd'hui, stimulés par une forte demande intérieure, nous disposons de davantage de produits de voyage ».
Pour un tarif minimum de 69 800 Yuans (11 200 Dollars US), les touristes chinois peuvent ainsi participer à un voyage safari-chasse d'une durée de 10 jours en Afrique du Sud et en ramener quatre trophées : une antilope, un zèbre, un phacochère et un oryx. Pour 960 000 Yuans (154 000 Dollars US), ils pourront chasser un rhinocéros blanc de 4,5 tonnes.
D'après le journal New Weekly de Guangzhou, les touristes chinois ont commencé à chasser à l'étranger aux alentours de 2004. En Occident, la chasse aux trophées est une activité ancienne, mais aujourd'hui elle séduit aussi la Chine, où l'utilisation des armes à feu est strictement contrôlée et la chasse une expérience rare.
Selon M. Lupien, les clients que sa société cible sont pour l'essentiel des gens riches qui ont les moyens de voyager et sont autorisés à partir à l'étranger.
Ces personnes sont âgées de 16 à 63 ans, et elles reçoivent une formation qui leur est dispensée par des chasseurs professionnels.
Les droits de chasse sont en vente dans les pays d'accueil, et les touristes-chasseurs obtiennent un permis de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (dite aussi Convention de Washington ou CITES) si l'animal est rare.
Mais avec cette exposition médiatique plus importante, beaucoup de critiques se sont également fait jour.