Eu égard au blocage politique dû aux multiples malentendus entre les acteurs politiques de la Guinée, l'opposition, réunie en session extraordinaire ce vendredi, a décidé de reprendre dès le 4 août, les meetings et les manifestations à Conakry, capitale du pays.
Joint au téléphone par Xinhua, le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a justifié cette décision par le refus du pouvoir de s'ouvrir au dialogue politique et son attitude de ne pas respecter les clauses des pourparlers antérieurs.
Pour ce faire, les leaders de l'opposition comptent saisir dans un bref délai la communauté internationale à travers une correspondance, afin de solliciter une médiation pour ramener les protagonistes autour d'un consensus général.
"Nous estimons que le pouvoir en place ne veut pas prendre en compte nos revendications formulées récemment à l'issue d'un dialogue ouvert et inclusif", a déclaré le porte-parole et député à l'Assemblée nationale.
Dans un document de revendication adressé au gouvernement en début du mois, l'opposition exige la tenue des élections communales dans tout le pays avant la fin de l'année 2014, le recrutement d'un nouvel opérateur électoral pour la révision des listes élections et la correction de toutes les anomalies en prélude à l'élection présidentielle prévue pour 2015.
De même, l'opposition exige la neutralité des agents de l' administration publique dans le tenue de toutes les élections et surtout l'indemnisation des victimes enregistrées lors de précédentes manifestations politiques à Conakry et dans les villes de l'intérieur du pays.
A propos du dernier recensement général de la population guinéenne dont le nombre est estimé à 10,6 millions d'habitants, les leaders rejettent les données dudit recensement sous prétexte qu'elles sont plutôt favorables aux partis politiques de la mouvance présidentielle.
Selon M. Sylla, dans les régions favorable au Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir), les statistiques ont été gonflées alors que dans les fiefs de l'opposition on note une baisse drastique du nombre exact des habitants par rapport aux données démographiques antérieures.
"Nous constatons également une discrimination des populations rurales dans le plan de développement socioéconomique du gouvernement", souligne Aboubacar Sylla.
A l'annonce de cette reprise des manifestations dites " pacifiques", qui provoquent souvent des morts et des blessés graves, la réaction du gouvernement est attendue dans les heures suivantes pour remmener les uns et les autres à des meilleurs sentiments patriotiques, a confié à Xinhua un cadre proche de la mouvance présidentielle.