Des délégations du gouvernement mozambicain et du principal parti d'opposition du pays, la Renamo, doivent se rencontrer lundi pour régler les derniers points de leur différend de longue date, alors que la proposition d'une nouvelle approche soumise la semaine dernière par l'ex-mouvement rebelle a ravivé les espoirs de résolution.
Vendredi, le mouvement Renamo, dirigé par Afonso Dhlakama, a soumis au gouvernement ce qu'il a qualifié de "nouvelle approche" dans son dialogue de longue date avec le gouvernement mozambicain.
Cette nouvelle approche pourrait aboutir à des espoirs de parvenir à un consensus sur des sujets tels que le désarmement et la démobilisation de la milice privée de la Renamo.
On ne connaît pas encore clairement les détails de cette nouvelle approche du Renamo. L'approche du Renamo concerne des aspects importants pour tenter de réduire les divergences entre les deux parties, a déclaré le vice-président de la délégation gouvernementale et ministre des Transports Gabriel Muthisse, cité lundi par la station étatique Radio Mozambique.
"Cela formera la base d'une discussion plus fructueuse pour voir comment cela s'aligne à notre réalité", a-t-il dit.
Le gouvernement d'Armando Guebuza estime que cette nouvelle approche pourrait former une base de travail menant à un accord sur la manière de transformer le Renamo en un parti politique normal et de mettre fin aux hostilités actuelles.
Toutefois, M. Muthisse n'a pas souhaité donner de détails sur ces nouvelles propositions. "A la lumière du débat, nous devons étudier s'ils sont en accord avec la Constitution du Mozambique, avec nos lois et avec nos pratiques", a-t-il dit.
Le chef de la délégation de la Renamo, Saimone Macuiana, pense également que cette nouvelle approche permettra bientôt de clore la question des termes de référence des observateurs militaires étrangers qui devraient venir superviser la cessation des hostilités.
Ces progrès n'ont pas jusqu'à présent permis de mener jusqu'à une conclusion des discussions, a-t-il déclaré. "Toutefois, nous avons intérêt à conclure ces discussions, afin de pouvoir mettre fin à la situation que vit le pays depuis plus d'un an".
Les principales divergences entre les deux partis comprennent l' exigence de la Renamo d'une "parité" au sein des forces de défense et de sécurité.
La Renamo exige le droit de nommer la moitié des officiers supérieurs des forces armées et de la police.
La Renamo appelle également à "l'unification" des forces armées (FADM). Cette question a déjà été soulevée en 1992 au moment de la conclusion de l'accord de paix qui a créé les forces armées sous leur forme actuelle de FADM, selon M. Muthisse.
Les FADM ont été formées en 1994 à partir de volontaires de l' ancienne armée gouvernementale, des FAM/FPLM et de la Renamo.
Toutefois, un grand nombre de combattants de la Renamo ont décidé de rentrer chez eux et de rejoindre leur famille. Certains analystes estiment qu'il est possible que les dirigeants du Renamo aient délibérément retenu certains de ses combattants.
Les deux parties s'affrontent dans le centre du Mozambique depuis l'année dernière. La première attaque de la Renamo a eu lieu en juin 2013, prenant pour cible des véhicules le long de l' autoroute nord-sud.