Les partenaires au processus de désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) se disent déçus que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) refusent de rejoindre le camp de transit de Kisangani dans la province Province Orientale (nord-est).
Avec l'autorisation du gouvernement de la République démocratique (RDC), la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco) a érigé un camp de transit qui pourra accueillir les combattants FDLR avec leurs dépendants dans le cadre de leur désarmement.
Le chef de bureau de la Monusco au Nord-Kivu, Ray Virgilio Torres, estime que ce refus est une violation manifeste de la volonté exprimée par les même combattants à mettre fin à la lutte armée.
"C'est quelques chose de très important parce que s'il n'y a pas des mouvements de Kanyabayonga vers Kisangani, il ne peut pas y avoir d'autres combattants qui rendront leurs armes et ça sera la lutte armée", a-t-il souligné.
Depuis le mois de juin dernier, près de 200 combattants FDLR et 400 de leurs dépendants vivent actuellement à Kanyabayonga dans la province du Nord-Kivu (est). La délocalisation de ces rebelles rwandais vers la province Orientale a provoqué plusieurs mécontentement de la population congolaise et des Organisation non gouvernementale (ONG) locales.
"Nous n'irons pas à Kisangani, nous allons resté ici ( Kanyabayonga) où nous sommes", a déclaré à Xinhua un haut cadre des FDLR, ajoutant que "nous avons exprimé au gouvernement rd- congolais notre volonté de désarmer, pourquoi il veut nous traiter comme des petits enfants alors que nous avons à faire avec le gouvernement Rwandais", a-t-il poursuivi.
Pascal Cikuru, analyste politique et chercheur dans la région des Grands Lacs, estime que le désarmement des FDLR est un problème complexe, l'engagement du Rwanda dans ce processus est très important, "tant que le Rwanda classera ces rebelles comme des génocidaires, il n'y aura pas la paix durable dans cette région. Le Rwanda a le devoir d'ouvrir un dialogue de réconciliation avec les FDLR, comme la RDC a fait avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23)", a-t-il conseillé.
La Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs ( CIRGL) a accordé une période de six mois aux FDLR afin de désarmer pour ne pas être désarmés avec la force.
Selon le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement rd- congolais Lambert Mende qui s'exprimait jeudi à Kinshasa, la délocalisation des FDLR n'est pas négociable.
Lors d'une conférence de presse des Nations Unies tenue le 2 juillet, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Abdallah Wafy, avait néanmoins prévenu que l' option militaire reste valable pour les éléments des FDLR réfractaires à cette reddition.