Deux suspects rwandais ont été arrêtés en Suède pour leur rôle présumé dans le génocide rwandais de 1994, ont rapporté mercredi à Kigali des sources judiciaires.
"Ces deux suspects figurent sur la liste des suspects de génocide de Catégorie Un, les plus recherchés", a déclaré aux journalistes à Kigali le porte-parole du Parquet, Alain Mukuralinda.
Toutefois, M. Mukuralinda a expliqué que les noms de ces deux suspects n'avaient pas encore été révélés actuellement et que la justice suédoise enquêtait toujours sur le rôle de ces deux suspects dans le génocide commis contre la communauté Tutsi en 1994.
"Je peux seulement confirmer que l'un des suspects est un ingénieur de 55 ans qui travaillait comme enseignant avant le génocide et qui a acquis depuis la nationalité suédoise", a déclaré le responsable de la justice.
L'autre personne arrêtée est un ressortissant rwandais qui avait obtenu le statut de résident en Suède et vivait dans ce pays depuis un certain nombre d'années, a déclaré M. Mukuralinda.
"Nous souhaitons que la Suède les extrade vers le Rwanda, ou vers le tribunal de l'ONU d'Arusha en Tanzanie, ou à défaut, qu' elle les fasse juger devant les tribunaux suédois", a déclaré M. Mukuralinda.
Depuis la fin du génocide en juillet 1994, les autorités judicaires rwandaises ont demandé aux pays occidentaux d'extrader au Rwanda pour qu'ils y soient jugés des dizaines de suspects de génocide qui ont trouvé refuge en Europe et en Amérique du Nord.
Parmi ces pays figurent la Belgique, les Pays-Bas, le Canada et le Danemark, et certains pays ne coopèrent pas avec les efforts du Rwanda pour faire arrêter les principaux suspects.
En 2006, le Rwanda a publié une liste de 93 suspects du génocide qui étaient selon lui exilés en Afrique, en Europe et en Amérique.
Ils comprennent principalement Agathe Kanziga, la veuve de l'ex- président rwandais assassiné Juvénal Habyarimana, qui vit également en France en tant que demandeuse d'asile.
Kigali a accusé Paris d'avoir joué un rôle dans le génocide de 1994 et d'offrir l'asile à certains des suspects, des allégations que Paris a toujours démenties.