Le ministre cameorunais de la Communication Issa Tchiroma Bakary s'est dit surpris par une information de presse nigériane annonçant la libération la libération de l'épouse du vice-Premier ministre camerounais chargé des Relations avec les Assemblées Amadou Ali, enlevée fin juillet dans le nord du Cameroun, et des dix Chinois kidnappés deux mois auparavant lors d'attaques attribuées à la secte islamiste nigériane Boko Haram.
"Vous êtes le premier à me donner cette information. Si d' aventure elle était confirmée, elle serait portée à ma connaissance et je réunirais la presse à cet effet", a déclaré le ministre camerounais joint vendredi par Xinhua, en réaction à un article publié par le journal nigérian Safara qui a fait état de la libération de l'épouse du vice-Premier ministre Ali et des dix ouvriers chinois.
L'épouse du Amadou Ali a été enlevée lors de l'attaque d'un groupe armé présumé proche de Boko Haram le 27 juillet à Kolofata, son village natal dans l'Extrême-Nord du Cameroun à la frontière nigériane.
Boko Haram, qui n'a pas revendiqué l'attaque, a multiplié ses incursions cette année sur le territoire camerounais, causant la mort d'une dizaine de personnes dont l'imam, la plus haute autorité religieuse musulmane de Kofofata, et enlevant une quinzaine d'autres parmi lesquelles le maire de la localité.
Les otages ont été conduits par leurs ravisseurs à une destination inconnue, mais sur la base de quelques indices les autorités camerounaises ont dirigé leurs enquêtes vers le nord du Nigeria où opère principalement Boko Haram.
Pour leur part, les dix ouvriers chinois, travaillant sur un chantier routier sur l'axe menant de Mora à Kousseri, à la frontière avec le Tchad, ont été kidnappés à la suite d'une autre violente attaque présumée des combattants islamistes nigérians dans la nuit du 16 au 17 mai dans leur camp de base à Waza, à proximité d'un parc national protégé.
En février 2013, la famille française Moulin-Fournier comprenant des enfants a fait l'objet d'un enlèvement, suivi quelques mois plus tard de celui d'un prêtre également d'origine française. Ils ont été tous libérés après d'âpres négociations menées par le pouvoir de Yaoundé et le versement de rançons, selon des indiscrétions.
Ces actes se sont poursuivis au début de cette année avec le rapt de deux prêtres de nationalité italienne et d'une une religieuse d'origine canadienne.
Les autorités camerounaises ont décidé de mener une "guerre sans merci" contre Boko Haram, selon le propre propos du président camerounais Paul Biya au terme d'un sommet régional tenu le 17 mai à Paris, où il a étudié la menace de la secte nigériane avec ses homologues français François Hollande, nigérian Goodluck Jonathan et tchadien Idriss Deby Itno.