Au moins dix personnes ont été tuées mercredi lors des combats intensifs entre l'armée libyenne et les groupes islamistes armés dans différents quartiers de la ville de Benghazi (est de la Libye), selon des sources militaires et médicales.
Le Centre médical de Benghazi a reçu mercredi les corps de dix personnes tuées dans les batailles et affrontements de rue dans la ville de Benghazi, a indiqué une source. Ces victimes portent à 201 le bilan de morts depuis que les forces du général à la retraite Khalifa Haftar, renforcées par des civils armés, ont déclenché une offensive à la mi-octobre pour reprendre Benghazi des mains des activistes islamistes armés.
Depuis mercredi matin, des unités de l'armée, appuyées par les partisans armés du général Haftar, sont engagées dans de violents combats contre les islamistes armés dans différents quartiers de Benghazi.
Selon des témoins, l'armée a encerclé différentes parties du centre-ville où des islamistes sont stationnés. Différents types d'armes ont été utilisés au cours des affrontements de rue qui faisaient rage, des explosions, des coups de pilonnage et des frappes aériennes pouvant être entendus.
Des civils armés se sont joints aux forces du général Haftar qui, soutenues par les autorités transitoires reconnues à l'échelle internationale, engagent une nouvelle offensive, opération baptisée "Dignité", avec pour objectif de reprendre Benghazi. La ville est tombée en juillet entre les mains des groupes armés islamistes tels que Conseil de la Choura et Ansar al-Charia.
Le général à la retraite Khalifa Haftar, qui a joué un rôle important dans le renversement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et dont les forces ont récemment essuyé des revers et ont perdu la plupart de leurs bases à Benghazi, a affirmé qu'il s'allierait avec l'armée régulière libyenne et les insurgés locaux pour "libérer" Benghazi, le lieu de naissance du soulèvement de 2011 qui a mené au renversement du pouvoir de Mouammar Kadhafi.
La ville de Benghazi a été le théâtre d'une escalade dramatique de violence et est devenue une base importante des extrémistes en Afrique du Nord depuis l'assassinat en 2012 de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye.
La Libye connaît une escalade drastique des violences depuis le renversement du régime Kadhafi en 2011. Les djihadistes islamistes et les milices pro-laïques se disputent villes et villages depuis des mois, et les combats se poursuivent près de Tripoli, Benghazi et Gharyan.